Depuis 2000, Faites entrer l'accusé est indiscutablement le magazine référence des faits divers à la télévision. Après avoir fait les belles heures de France 2, il a basculé sur RMC Story en 2019. Un nouvel épisode inédit de l'émission, autrefois présentée par Christophe Hondelatte, Frédérique Lantieri et Rachid M'Barki, sera à découvrir ce dimanche 1er octobre 2023 à 21h10. Dominique Rizet, co-animateur historique de FELA, se confie à Purebreak.
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Purebreak : Comment sont choisis les sujets de Faites entrer l'accusé ?
Dominique Rizet : Avant, on allait chercher l'affaire du petit Grégory, les disparus de Mourmelon... On choisissait les sujets tous ensemble, on discutait de la faisabilité. Et puis, après, on s'est organisé. Désormais, les sujets sont choisis par une ou deux personnes de la rédaction qui surveillent les procès en cours et vont chercher des histoires dans la presse régionale. On a beaucoup de sujets qui nous sont aussi donnés par des avocats. L'autre jour, il y en a un qui m'a envoyé une histoire. Je pense que ça peut nous faire un bon Faites entrer l'accusé. Il y a des histoires qui nous échappent...
Quand découvrez-vous les sujets qui vont être traités dans l'émission ?
Pour cette nouvelle saison, ça a été un peu particulier. Vu qu'on a dû retourner les quatre émissions avec Rachid M'Barki (qui a été viré par le groupe Altice, propriétaire de BFMTV et RMC Story, suite à des soupçons d'ingérence pour des intérêts étrangers, ndlr), ça nous a bousculés dans le choix. On les découvre en général - le documentaire terminé - un mois avant. Il y a des histoires qu'on connaît parce qu'on a bossé dessus, mais il y en a d'autres qu'on ne connaît pas.
Avant, j'écrivais moi-même mes plateaux. Et dans les premiers Faites entrer l'accusé, je crois qu'il y a eu des plateaux que Christophe Hondelatte (qui a présenté l'émission entre 2000 et 2011 sur France 2, ndlr) découvrait. Il ne savait même pas... Il savait qu'il allait me poser une question et moi je préparais mes réponses. Personne ne les réécoutait. Maintenant, c'est beaucoup plus construit. Les anciens plateaux étaient un peu des plateaux prétexte. Là, maintenant, c'est des plateaux d'un passage du documentaire à un autre passage du documentaire.
Combien de temps est nécessaire pour la conception d'un sujet de Faites entrer l'accusé ?
Un Faites entrer l'accusé, c'est 3, 4 mois. C'est un documentaire classique qu'on saucissonne pour avoir des plateaux prétexte. On le découpe, on met un peu de suspense. C'était peut-être un peu plus long avant parce qu'il fallait faire venir les juges, les avocats, les experts...
Comprenez-vous les critiques autour de la réduction d'intervenants ? Christophe Hondelatte l'a notamment pointé du doigt...
Ce n'est pas sympa de la part de Christophe. Je l'aime beaucoup donc je n'y fais pas vraiment attention. Je mets ça sur le compte de son caractère. Ce n'est pas sympa, ce n'est pas justifié. Effectivement, on n'a plus autant d'intervenants qu'avant, mais il y a aussi une question de logistique, de coût, parce qu'il fallait faire venir les gens. On ne fait plus la télé aujourd'hui avec les mêmes moyens qu'il y a 25 ans. Faire se déplacer des gens, c'est compliqué. Il y a d'autres émissions aussi qui les sollicitent. Moi, j'aime bien cette formule.
Avez-vous suggéré le nom de Christophe Delay pour succéder à Rachid M'Barki ?
J'ai donné mon avis. Il y avait des personnes avec qui j'avais envie de travailler et d'autres avec lesquelles j'avais moins envie de travailler, voire pas envie de travailler. Maintenant, je m'autorise des choses que je ne me serais pas autorisé avant parce que je suis en fin de course. J'ai eu 64 ans en août. Je ne vais pas faire des Faites entrer l'accusé toute ma vie et passer tout le reste de ma vie à faire du journalisme. A un moment, j'ai envie de faire autre chose. Donc je m'autorise maintenant à dire : ça, j'en veux, ça, j'en veux pas.
Et si on vous avait proposé de présenter seul l'émission ?
Ça aurait pu me plaire quand Christophe Hondelatte est parti. D'ailleurs, ça a été envisagé par le producteur. Je pense que je n'étais pas à la hauteur. Je savais bien faire mon métier de chroniqueur, car je connais mes histoires et qu'elles me passionnent, mais je n'étais pas un intervieweur comme Christophe Hondelatte. Je n'étais pas ce personnage-là et on aurait pu mal prendre le fait que je m'installe à sa place. L'idée d'une femme, c'était bien. Et Frédérique Lantieri a parfaitement fait le job. Maintenant, sincèrement, c'est un truc qui ne m'intéressait pas. Je préfère mon job de chroniqueur.
Propos recueillis par Benoît Mandin. Ne pas reproduire sans citer Purebreak.com.