Edouard Philippe a avoué que, malgré les "impatiences" des Français qui vivent en confinement depuis plus de deux semaines désormais, il va encore falloir que tous se montrent patients. En effet, le confinement qui a été assoupli pour les personnes autistes par Emmanuel Macron durera "peut-être plus longtemps (qu'un mois), si les consignes sanitaires l'exigent" a-t-il indiqué, et "quand je dis 'peut-être plus longtemps', ça veut dire 'probablement'". Pour l'instant, le confinement a été prolongé jusqu'au 15 avril 2020, mais il pourrait donc être de nouveau prolongé pour toute l'Hexagone.
Et ne comptez pas partir pendant les vacances de Pâques. Que ce soit à l'étranger ou même sur le sol français, le Premier ministre a demandé aux Français de ne pas quitter leurs appartement et leurs maisons : "J'appelle tous nos concitoyens à respecter toutes les règles de confinement". Les vacances se feront donc à la maison parce que "le confinement ce n'est pas se déplacer en France pour essayer de passer un moment moins difficile que chez soi".
Et pour le déconfinement ? Edouard Philippe a avoué à Gilles Bouleau que les Français se posent "beaucoup de questions" à ce sujet et que, pour l'instant, il n'a "pas toutes les réponses". "Ce qui est acquis, c'est que le déconfinement ne pourra intervenir que de façon progressive" a-t-il expliqué, lui qui explore plusieurs pistes de déconfinement selon les régions ou les âges. Et ce qui est certain, c'est que "le déconfinement, ça n'est pas pour demain matin". Donc il va encore falloir rester chez soi un bon moment et quand le déconfinement commencera, ce sera petit à petit, pas tout le onde d'un coup. Sinon on risque une nouvelle vague de pandémie du coronavirus.
Comme vous le savez sans doute, à l'étranger, plusieurs pays ont décidé que le bac 2020 serait soit en contrôle continu complet soir reporté. Et en France, les élèves de terminale sauront "très prochainement (...) les conditions dans lesquelles" leur baccalauréat se déroulera.
"Il est à peu près acquis aujourd'hui, et même, disons-le, acquis définitivement, que les épreuves du baccalauréat ne pourront pas se dérouler au mois de juin comme elles se déroulent chaque année. Et qu'elles ne pourront pas non plus se dérouler au mois de juillet, ce qui a évidemment été une hypothèse, parce que ça poserait d'autres problèmes, de compatibilité avec des concours..." a d'abord indiqué Edouard Philippe. Pas de report pour le bac 2020 dans l'Hexagone donc, il ne sera pas décalé à juillet. Mais il ne sera pas non plus possible en juin comme les années précédentes.
Mais alors, comment cela va se passer ? "Ça veut dire qu'il va très probablement falloir organiser les épreuves du bac 2020 d'une façon totalement neuve et totalement originale" a-t-il précisé, donc "soit ce sera un contrôle continu complet", "soit on peut espérer conjuguer à ce contrôle continu une épreuve qui serait organisée à la fin du mois de juin". "Je crois, pour ma part que c'est sur la piste du contrôle continu le plus complet qu'il va falloir se reposer" a-t-il cependant ajouté. Ce serait donc vers un examen entièrement basé sur le contrôle continu qu'on se dirigerait.
Quant aux élections municipales, malgré un premier tour qui avait eu lieu avant le confinement, le deuxième tour ne se fera pas avant un moment. "Si on fait le constat, en mai, qu'il n'est pas possible d'organiser le deuxième tour des élections municipales en juin - ce que beaucoup d'observateurs et d'acteurs de la vie politique pressentent ou ressentent... Si nous constatons que ce n'est pas possible, alors il faudra décaler les élections. Peut-être en octobre, peut-être après" a-t-il déclaré.
"Si pour les 5 000 communes restantes il faut organiser le deuxième tour non pas en juin mais beaucoup plus tard, alors il faudra très probablement réorganiser les deux tours de ces élections municipales" a-t-il aussi confié. En revanche, "dans les 30 143 communes où les élections ont permis la composition d'un conseil municipal dès le premier tour, il n'est pas question de revenir sur ces résultats".
"La crise sanitaire va devenir une crise économique" a annoncé le premier ministre. Parce que le Covid-19 a aussi entraîné le télétravail, le chômage partiel ou encore une perte de salaire pour de nombreux corps de métiers. "Parce que le coup de frein est si brutal, si massif, et si durable qu'il va falloir aider le pays à franchir cette crise et à redémarrer" a ainsi ajouté Edouard Philippe.
Mais qui va payer pour relancer l'économie du pays ? Le gouvernement va-t-il nous ajouter un impôt supplémentaire ? "La pire des choses, quand on traverse une crise, serait d'augmenter les impôts" a-t-il rassuré. La France va donc devoir s'allier avec les autres pays européens, voire les autres pays du monde pour établir un plan de relance : "Nous devons nous organiser pour que le pays tienne, pour que les entreprises subsistent, et pour qu'une fois passée la crise sanitaire, soit lancé un plan de relance national, un plan de relance européen - je l'espère -, et un plan de relance mondial - peut-être".