Lors d'un concert en Guinée Equatorial l'année dernière, le crooner espagnol Julio Iglesias avait fait grimper le prix du billet jusqu'à 750 euros. En France au même moment, Madonna faisait payer presque 280 euros à ses fans pour la voir sur la scène de l'Olympia . Si ces tarifs tiennent du record, la "norme" pour des artistes français n'est pas si éloignée. Selon une enquête publiée de Le Parisien du 14 septembre 2013, il faut compter entre 79 et 205 euros pour un concert de Céline Dion à Paris, entre 65 et 140 euros pour applaudir Mylène Farmer ou de 49 à 72 euros pour rire des blagues de Gad Elmaleh.
Pour Salomon Hazot, producteur de concerts et patron de Nous Productions, ces prix sont exorbitants. L'homme appelle carrément les spectateurs à "se révolter" et "à boycotter les spectacles trop chers". Il reproche même "à une minorité d'artistes de vouloir se faire de l'argent sur le dos de leurs fans" pour pouvoir assurer leurs déplacements en jets privés et compenser la baisse des ventes de disques. Pourtant en étudiant la répartition d'une place de concert à 100€, on constate que seuls 30€ vont à l'artiste, le reste pour le producteur, l'organisation, la location de la salle et les taxes.
Certains artistes font tout pour réduire au minimum le coût d'une place de concert. Ainsi Nicola Sikris, leader d'Indochine, raconte que le groupe a renoncé à la présence d'un kiné en tournée, aux nuits à l'hôtel et aux jets privés pour assurer une "tournée low-cost" autour de 50 euros la place. Du côté des humoristes, Elie Semoun tente aussi de faire des efforts : "J'ai beaucoup d'étudiants dans mon public, je veux qu'ils puissent venir". Désormais il ne jouera plus dans les Zénith : "Ca coûte une fortune et je suis loin du public". Gad Elmaleh par contre va attaquer début novembre une tournée des Zéniths.