C'est malheureusement de plus en plus fréquent : tous les jours, des femmes, peu importe leur âge ou leur physique, se font harceler dans la rue. Et ce, malgré les comptes Instagram et les applications qui se multiplient pour lutter contre les agressions. Pas plus tard que vendredi dernier, une jeune femme se faisait agresser à Strasbourg, simplement parce qu'elle portait une jupe. Une agression à laquelle Marlène Schiappa a réagi au micro de France Bleu Alsace ce jeudi matin : "Une femme n'est jamais frappée parce qu'elle porte une jupe. Elle est frappée parce qu'il y a des gens sexistes, misogynes et violents. Imaginez la charge mentale écrasante pour une femme si elle doit réfléchir chaque matin à sa façon de se vêtir.".
La ministre déléguée à la Citoyenneté appelle les témoins de telles scènes à agir : "Dès lors qu'on voit qu'une femme est entravée dans sa liberté de circuler, qu'un homme ou un groupe d'hommes tente de l'humilier, de la suivre, j'invite les témoins à contacter la police ou la gendarmerie.". Après avoir promulgué une loi relative à l'outrage sexiste en août 2018, elle a annoncé de nouvelles mesures visant à lutter contre le harcèlement de rue, comme l'augmentation de verbalisations : "Le ministre de l'Intérieur et moi avons demandé aux préfets de s'organiser pour doubler le nombre de verbalisations pour harcèlement de rue dans les prochains mois. C'est compliqué puisque pour que l'infraction soit établie, il faut qu'il y ait un flagrant délit. Pour l'heure, 1800 contraventions ont été dressées en France en deux ans et 27 dans le Bas-Rhin."
Elle a également annoncé le recrutement de 80 intervenants sociaux supplémentaires dans les commissariats et les brigades de gendarmerie, lesquels accompagneront les victimes de harcèlement de rue et de violences sexistes et sexuelles lors de leur dépôt de plainte. Leur rôle est de "faire le lien avec les questions d'hébergement, de faire le lien avec les associations, et d'avoir cet accompagnement suite au psycho-trauma que bien souvent les victimes de violences sexistes et sexuelles traversent", explique-t-elle.