Vendredi 27 avril 2012, c'est l'événement au Virgin Megastore des Champs-Elysées. L'établissement accueille Christopher Paolini, l'auteur d'Eragon, venu présenter aux fans le dernier roman de sa quadrilogie, l'Héritage. Dès 18h, des centaines de passionnés se massent pour apercevoir l'auteur et obtenir sa dédicace. Purefans News était là et à pu recueillir à chaud les réactions de l'auteur.
C'est aux alentours de 21h que nous avons rendez-vous avec ce jeune prodige de la littérature. Christopher Paolini a commencé à écrire Eragon à 15 ans et, 13 ans plus tard, il vient de mettre un point final à sa saga. Détendu malgré l'heure tardive, il nous dit tout sur son oeuvre, ses inspirations et sur sa vie un peu mouvementée !
Vous venez de rencontrer vos fans, comment c'était ?
C'était vraiment super. Je n'étais venu en France qu'une seule fois auparavant pour la sortie de mon deuxième livre. J'étais un peu inquiet de ce qui allait m'attendre. Je savais qu'il y avait beaucoup de fans et de lecteurs ici mais on ne sait jamais vraiment comment va se passer une séance de dédicaces. J'ai été très impressionné par le nombre de gens qui sont venus, par leur passion pour les livres et leurs questions qui étaient très détaillées. C'était une super séance de dédicaces et je suis très content d'être là !
Vos fans étaient très impatients de découvrir le livre puisqu'il est sorti en novembre dernier aux Etats-Unis.
Oui, la traduction a pris un peu de temps mais je pense que certains l'avaient déjà lu en anglais mais la plupart attendaient la version française.
Est-ce-que vous savez que le roman s'est classé directement numéro 1 des ventes après sa sortie ?
Je l'ai appris ce matin en arrivant à l'aéroport. C'est super excitant !
Quand vous avez commencé à imaginer cette histoire, est-ce-que vous pensiez obtenir tant de succès partout dans le monde ?
Jamais ! Quand j'ai commencé à écrire Eragon, je me suis dit que, peut être, mes parents le liraient, si j'avais beaucoup de chance, peut être que ma soeur aussi, mais je n'étais pas très confiant. Pour moi, c'était totalement impossible que les livres soient même publiés donc je pensais encore moins que des gens les liraient à travers le monde. Je suis très heureux que tellement de gens adorent lire la saga car ça m'a permis de faire ce que j'aime : raconter des histoires.
Ce livre, l'Héritage, est le dernier de la saga Eragon. Comment c'était d'écrire ce dernier roman ?
Finir ce roman est la chose la plus difficile que j'ai jamais faite pour des raisons personnelles et professionnelles. D'abord, c'est le roman le plus long que j'ai écrit et ça prend beaucoup de temps et d'efforts, même si je suis bien plus rapide que George R.R. Martin ! (l'auteur du Trône de Fer, ndlr) (rires). C'était un très gros livre et, même si j'avais déjà publié trois livres auparavant, je n'avais jamais terminé une histoire. Donc finir l'histoire était une expérience unique pour moi. C'était difficile. Les personnages changent beaucoup dans le livre, beaucoup plus que dans les trois autres romans, alors c'était aussi excitant d'écrire en tant qu'auteur mais aussi effrayant parfois. C'était un peu dur de réussir à faire ce que je voulais dans certaines scènes. Il y avait beaucoup de raisons pour lesquelles c'était un vrai défi. Mais au final c'était aussi très gratifiant.
Vos fans l'attendaient ce dernier roman, est-ce-qu'on ressent de la pression quand on travaille sur un tel projet ?
J'ai appris à ignorer ce genre de pressions quand je travaillais sur le second livre. Si j'y pensais trop, j'étais bien trop complexé et je ne pouvais pas écrire. Ca m'a cependant pris pas mal de temps pour me sortir ça de la tête. Je ne m'inquiétais pas vraiment de la réaction des gens, mais j'appréhendais. Car c'est la fin et j'espérais que ça leur plairait. J'étais content de moi mais jusqu'à la publication, on n'est jamais sûr de la réaction des gens !
Vous avez commencé à écrire cette histoire à 15 ans. Est-ce qu'il y a eu des changements dans l'histoire au fur et à mesure que vous l'écriviez ?
La plupart des éléments de l'histoire sont restés identiques du début à la fin même si il y a eu quelques développements que je n'avais pas prévu. Par exemple, le personnage d'Angela n'était pas dans la toute première ébauche. Elva, c'est pareil, tout comme Nasuada. Ils ont permis de remodeler l'histoire. Et aussi, en écrivant le dernier livre, j'ai changé le sort de certains personnages principaux parce que je me suis rendu compte qu'ils n'étaient plus les mêmes personnages qu'au début. Ce que j'avais prévu au début ne fonctionnait plus vraiment. Donc j'ai changé le sort de quelques personnages comme Eragon, Arya, Saphira, Nasuada et de Islanzadí. Personne de très important en fait ! (rires)
Quand vous avez commencé à écrire le premier roman, quelles étaient vos plus grandes inspirations ?
Il y en avait tellement ! Des romans comme ceux de Raymond E. Feist, David Eddings, Evangeline Walton, Frank Herbert, E.R. Eddison, Ted Williams. Et bien entendu le Seigneur des Anneaux et le Hobbit de Tolkien, et beaucoup d'autres encore. En fait, j'ai beaucoup lu et tout ça a nourri mon histoire.
Le monde d'Eragon est énorme. Comment on peut arriver à imaginer tout ça ?
En restant tout seul dans ma chambre et en ne pensant qu'à ça toute la journée ! (rires) Je ne faisais presque que ça ! C'était aussi une nécessité. Quand on a des personnages qui voyagent à travers un monde, ils sont un peu obligés de rencontrer d'autres gens. Le monde grandit de lui-même, de livre en livre, surtout quand on a plusieurs points de vues. Je comprends maintenant pourquoi les romans sont de plus en plus épais au fur et à mesure. Bon, ce n'est pas toujours le cas, comme par exemple pour Harry Potter mais, en général, c'est comme ça que ça se passe. Pour moi, c'était plutôt facile de trouver tous les petits détails. Ce qui était plus difficile, c'était de condenser et d'être un peu plus succinct.
Quel roman de la saga l'Héritage est votre préféré ?
Si on prend par rapport à la chronologie, c'est le premier car c'est le premier roman que j'ai écrit et il aura toujours une place importante dans mon coeur pour cette raison. Si on parle du poids, ce serait le dernier, et si on parle de la qualité ce serait aussi le dernier. Je pense que c'est le meilleur.
Quel a été le plus gros changement dans votre vie depuis la publication du tout premier roman en 2002 ?
Certainement le fait de voyager et de faire des tournées. Je n'avais jamais voyagé autant avant la publication d'Eragon. Je n'avais pas non plus donné de présentations devant des gens donc ça c'est un changement majeur. Et puis, chez moi, les gens me reconnaissent et viennent me voir et me demandent des autographes. C'est un changement plutôt positif et je suis très content que les gens aiment lire les romans.
C'est facile d'être Christopher Paolini ? Comment on vit avec la célébrité au jour le jour ? On peut rester anonyme parfois ?
Je vis dans une partie plutôt rurale des Etats-Unis, donc il n'y a pas vraiment beaucoup de gens qui pourraient venir me voir chez moi. La différence entre être célèbre et être un anonyme, c'est que, quand je suis en public, je sais que tout ce que je dis ou fais est observé ou écouté. Il faut tout le temps être très gentil dans n'importe quelle situation. Mais ce n'est pas plus mal !
Quels sont vos projets maintenant qu'Eragon est terminé ?
Je pense que je vais écrire un roman de science-fiction par la suite. Et j'ai d'autres projets de livres que j'aimerais écrire. Ce sera dans des genres différents et j'ai entre 20 et 30 livres déjà prêts dans ma tête ! Un jour je reviendrai vers le monde d'Alagaësia et j'écrirai un cinquième livre pour répondre aux questions que j'ai laissé ouvertes. Mais ça, ce sera dans quelques temps. Je pense qu'il est important que les quatre livres restent comme ça avant d'ajouter d'autres choses. Espérons que les gens aiment mes prochains livres autant ou plus que l'Héritage !
Dernière question, avez-vous un message à faire passer à vos fans ?
Un message pour les fans ? Merci à tous d'avoir lu les livres. J'espère que vous trouverez la fin du quatrième roman satisfaisant et surprenant. J'espère que mes prochains livres vous plairont et comme dirait Eragon : Sé onr sverdar sitja hvass ! (Que vos épée restent acérées).
Propos recueillis par Aubéry Mallet. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer Purefans News / Adobuzz.com