Comme beaucoup de gens dans le monde, j'ai rêvé, tremblé, pleuré à chaudes larmes devant le film Titanic à sa sortie en janvier 1998. J'ai toujours voulu avoir l'occasion de dire à quelqu'un "Dessine-moi comme l'une de tes françaises", comme le fait Rose à Jack à l'écran... et j'ai presque touché le Saint Graal du bout des doigts en me rendant à l'exposition L'art de James Cameron, à la Cinémathèque Française, située dans le 12e arrondissement de Paris. Personne n'a attrapé un calepin et un crayon à papier en me voyant allongé nonchalamment sur un sofa, certes. Mais j'ai pu croiser les vrais croquis du film. Et ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais.
Je me doutais que Leonardo DiCaprio n'était pas à l'origine de ces jolies esquisses représentant le personnage de Kate Winslet. Ce que j'ignorais, en revanche, c'est que c'est James Cameron qui se trouvait à l'autre bout de la mine dans les scènes du film Titanic. C'est carrément ses mains qu'on voit à l'écran, en train de dessiner.
Génie du septième art, le réalisateur est en réalité un maître des pinceaux. En début de carrière, il a gagné sa croûte en tant que mécanicien et conducteur de camions, mais il a surtout mis les pieds dans le monde du cinéma en créant des affiches de film et a oeuvré en tant que directeur de la photographie, maquettiste et responsable des effets spéciaux. C'est d'ailleurs l'une des thématiques principales de l'exposition : ses oeuvres de jeunesse étaient déjà le reflet de ce qu'il exprimerait plus tard dans son cinéma.
"Je suis toujours ce gamin qui adore dessiner, expliquait-il au journal Le Parisien au moment du vernissage de la Cinémathèque Française. Mes films sont simplement des versions plus sophistiquées de ces idées simples que je jetais sur le papier. Il y a des gens qui peuvent dessiner, mais les artistes sont ceux qui ne peuvent pas ne pas dessiner. Quand je vois un visage, je me dois de le dessiner, comme Jack dans Titanic. C'est moi qui ai réalisé les dessins de son carnet de croquis. J'étais comme lui à l'école, je dessinais les filles de ma classe."
Revenons-en à mon expérience lors de cette visite. Je m'attarde donc, évidemment, dans la pièce centrée sur Titanic. Les esquisses sont encadrées juste à côté d'un extrait du film, mais, petite déception, le Coeur de l'océan - le collier de Rose - n'est qu'une reproduction... mais où est passé le vrai ? Il serait faux de penser que ce détail a gâché mon expérience. J'ai tout bonnement adoré ce que j'ai pu voir.
J'ai croisé de nombreux croquis et illustrations signées James Cameron, mis en parallèle avec les scènes de film qui ont fini par en ressortir. J'ai eu la chance de voir plusieurs objets utilisés dans les films Terminator, Avatar ou Alien, dont une main bionique, une version grandeur nature assez terrifiante d'un Xénomorphe et cerise sur le gâteau : l'expo se clôture sur une salle qui donne vie à un rêve que James Cameron a fait quand il était petit, une forêt onirique extrêmement paisible qui ressemble étrangement au Pandora de la saga Avatar.
À peine sorti de l'exposition, je me suis rendu sur les plateformes de streaming pour avoir l'occasion de regarder, une nouvelle fois, le premier opus de la saga Terminator, avec l'envie de me refaire très rapidement chaque épisode. Foncez donc à la Cinémathèque Française. Il est possible d'y découvrir L'Art de James Cameron jusqu'au 5 janvier 2025.