Moustaches, marcel et béret, coq sous coke (rapidement devenu un meme sur Twitter), reproduction d'un imaginaire national bien "vintage" comme il faut... Le spectacle de cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023 a laissé les internautes au mieux dubitatifs, au pire véhéments, qualifiant la chose de "kermesse de fin d'année scolaire", à mi-chemin "entre Intervilles et le Puy-du-Fou".
Plus encore, nombreuses furent les voix à y voir une prise de position politique : un show recouvert d'images d'Epinal, un hommage au "roman national" et aux grandes "traditions", un peu trop nostalgique de la France d'avant... Des critiques difficilement supportées par sa star : Jean Dujardin. Celui-ci a enfin réagi sur Insta au bad buzz conséquent de cette performance lunaire. Et il a du mal à rester zen...
"Je tombe à la renverse. Je n'aurais jamais pensé que ma participation à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby déclencherait un tel déferlement de commentaires, politiques et médiatiques...", affirme-t-il tout de go. Avant de tacler les critiques qui pointent du doigt l'idéologie de la chose... Point par point !
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L'espace de son billet d'humeur, Jean Dujardin rétorque aux analyses les plus virulentes sur ce spectacle de cérémonie d'ouverture. Primo, l'acteur précise qu'il ne faut pas trop le prendre au sérieux, mais avec dérision, un peu comme une émission de Patrick Sébastien : "On l'a voulue belle cette cérémonie, on l'a voulue festive, on s'est amusé à l'imaginer [...] Le second degré que j'ai toujours aimé manier n'a pas été compris et je le regrette".
Second degré à privilégier, même si le discours de l'acteur, lui, semble très premier degré : "Nous sommes le pays du béret, de la gastronomie, de la culture, de l'éducation, n'en déplaise à certains... On a voulu célébrer notre pays, notre savoir-faire et l'histoire du rugby. Cette cérémonie n'aurait jamais dû nous opposer mais nous rassembler". Entre les lignes, Jean Dujardin assume donc le côté politique du spectacle : unifier le pays.
Mais attention, rien de réac là dedans. "Je suis un artiste, je ne serai le porte-drapeau d'aucun parti. Je vais vous laisser régler vos affaires entre vous", tacle monsieur OSS 117 en personne, qui ne nie cependant pas le côté un brin passéiste du spectacle : "la France 'surannée' des années 50 ? c'est justement en 1954 que la France fêtait sa première victoire sur les Néo-Zélandais !".
"Nous aurions dû certainement nous rappeler que notre pays est largement critiqué pour son esprit polémique et ronchon", achève l'acteur. La polémique qui provoque les soupirs de Jean Dujardin ne naît pourtant pas de rien. Dans les pages de Libé, la cérémonie a été accusée de défendre "les valeurs Reflets de France années 50" dans un pays "où l'on parle du retour de l'uniforme à l'école, où l'on dit perlimpinpin et saperlipopette, où les hommages culturels vont au Puy du Fou". Pas forcément la meilleure initiative pour fédérer, donc.
La veille du post de l'acteur, Valeurs Actuelles célébrait en Une la "France rugby", portrait de l'acteur à l'appui : "Supporters bien élevés, joueurs patriotes, valeurs exemplaires : les recettes d'un sport enraciné devenu modèle de société", titre la couverture, enrichie d'un dossier "Notre rugby, notre pays". Que Jean Dujardin le veuille ou non, ce spectacle est donc politique. Et la notion de "porte-drapeau" ne semble pas si hors sujet.