Avec 48 médailles au compteur lors des Jeux Olympiques 2024 de Paris, la France a déjà battu son record, qui était de 43 médailles récoltées en 2008 lors des jeux de Pékin. Une réussite qui fait évidemment le bonheur des français, mais qui doit faire pleurer le banquier de la France.
Et pour cause, afin de récompenser les exploits des différents athlètes, le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a tenu à accompagner ces médailles de différentes primes. Au programme ? L'or équivaut à une prime de 80 000 euros, l'argent à une prime de 40 000 euros et le bronze à une prime de 20 000 euros. Et bien sûr, celles-ci sont cumulables.
Des sommes qui peuvent faire tourner la tête, mais qu'il faut néanmoins prendre avec du recul. En effet, beaucoup des sportifs présents à Paris pour représenter la France ont, soit un travail alimentaire à côté de leur discipline, soit un salaire très bas pour mener à bien leur passion. Même s'il existe quelques stars dans certains sports (en dehors des sports collectifs) qui bénéficient de gros partenariats ou mécènes, la réalité est nettement moins réjouissante pour une large partie des olympiens.
Autant dire que ces primes sont très importantes pour eux et que la récente décision de l'état à leur sujet ne fait pas du tout plaisir à David Douillet. Contrairement aux sommes remportés aux jeux d'argent, ces primes... seront imposables. De fait, les sportifs ne verront pas réellement tout cet argent être versé sur leur compte en banque dans les semaines à venir. Et pour l'ancien ministre des Sports et ex-star du judo, c'est une honte.
"Pour certains athlètes, c'est de l'argent de poche, mais pour d'autres, dans des petits sports, c'est immense, a-t-il déclaré, en colère, au micro de RMC. Fiscaliser ça ? Je trouve que c'est une honte". A cet effet, il a d'ailleurs envoyé un taquet à la France pour les montants "ridicules" accordés aux sportifs au regard de leurs investissements.
Certes, l'ancien Champion Olympique reconnait que "ça peut paraître beaucoup d'argent" vis-à-vis de tous ceux qui touchent "des petits salaires ou le Smic", mais il a néanmoins tenu à remettre les choses en perspectives. "Il faut prendre conscience d'une chose : quand un athlète touche 80 000 euros, vous savez combien de temps il met pour avoir sa breloque ? Entre 10 et 15 ans. Et c'est plutôt 15, a-t-il insisté, rappelant que des années d'efforts et de travail se cachent derrière cette réussite estivale. Si tu étales 80.000 euros sur 15 ans, tu verras ce que c'est".
Aussi, alors même que de nombreux sportifs s'avouent en difficultés financières (certains avaient dû organiser des cagnottes pour avoir le budget pour rejoindre les JO, la nageuse Assia Tatoui vient de son côté d'annoncer sa retraite car elle ne gagne pas d'argent avec son sport), David Douillet s'est emporté contre la mauvaise surprise prévue par l'état. "En plus, tu dois payer des impôts là-dessus ? C'est scandaleux" a-t-il déploré.
On ne sait pas encore si son message sera entendu, mais il est passé.