C'est vraiment le premier détail qui m'a frappé (et un peu déstabilisé) : l'opening et l'ending sont respectivement interprétées par YungBlud (Abyss) et One Republic (Nobody). Pour ne rien vous cacher, j'ai d'abord été déçu en découvrant ça. L'avantage des anime, c'est qu'ils nous permettent justement de découvrir des artistes japonais que l'on n'aurait jamais écoutés auparavant. Et rien que pour le cultissime titre Bling-Bang-Bang-Born de Creepy Nuts pour la saison 2 de Mashle, on ne peut qu'appuyer cette démarche ! Malgré tout, force est d'admettre que la chanson de YungBlud est percutante et fait incroyablement le travail. J'ai mis deux épisodes à l'accepter, mais depuis, j'écoute Abyss avec plaisir et je ne zappe jamais le générique (preuve de sa puissance). Elle dégage une atmosphère unique qui colle bien à l'ambiance de l'histoire et l'instrumental derrière est redoutablement efficace. Une vraie réussite.
En termes de character-design / graphismes, Kaiju No. 8 ne révolutionne rien. Attention, ça ne veut pas dire que c'est mauvais - je trouve au contraire les dessins très cool et avec une réelle personnalité (notamment du côté de Kafka Hibino), mais ça reste classique. En revanche, il y a un point que j'adore et que je sur-valide : c'est l'apparence des Kaiju. Pas un seul ne se ressemble et on passe aussi bien d'une créature façon Digimon sous effet nucléaire à un démon flippant sorti tout droit de Jujutsu Kaisen. Cette variété des profils n'a rien d'anecdotique puisqu'elle ajoute des enjeux différents à leurs apparitions : parfois c'est simplement spectaculaire à la Godzilla, parfois c'est terrifiant façon film d'horreur (toutes proportions gardées, évidemment). Et c'est forcément réjouissant à suivre, étant donné que chacune des apparitions et chacun des combats ne se ressemblent pas.
Étant donné que Kaiju No. 8 est une adaptation d'un manga issu de Shonen Jump+, personne n'est surpris d'apprendre qu'une forte dose d'humour ponctue les épisodes et casse régulièrement la tension de certaines scènes. Or, si j'aurais pu en faire un point central dans cet article (après tout, c'est toujours amusant), je préfère vite passer à autre chose. La raison ? Certes, ça remplit le cahier des charges, mais ça ne révolutionne rien. Au contraire, on est au même niveau de blagues que dans n'importe quel autre anime du genre. Donc oui, on se marre bien et ça reste important d'en parler, mais ne vous attendez pas à une créativité folle de ce côté-là.
Cependant, là où Kaiju No. 8 surprend, c'est dans le rythme du récit. Un peu à la manière de Demon Slayer et Jujutsu Kaisen ces dernières années (un peu moins pour My Hero Academia qui est parfois frustrant sur ce point), l'intrigue avance très vite et bien. Quasiment chaque épisode répond à une problématique et fait avancer les enjeux. Pour notre plus grand bonheur, les équipes de Production I.G ne tentent pas de gratter du temps, ne font pas trainer en longueurs les idées, ce qui est très plaisant. A tel point qu'on ne voit jamais le temps passer et qu'on retrouve le plaisir du cliffhanger où chaque fin d'épisode est une torture. Il est encore un peu pour savoir si ça restera ainsi dans le temps, mais ce choix créatif permet une introduction rapide et efficace dans cet univers, ce qui facilite grandement notre attachement à celui-ci et ses personnages. Une vraie réussite.
Alors que Kaiju No. 8 fait partie des plus grosses licences du moment dans le monde du côté du manga, cette adaptation en anime arrivait avec une énorme pression sur les épaules. Et force est de constater que le pari est plus que réussi. C'est du pur divertissement qui, certes, manque encore d'implication émotionnelle, mais qui ne triche pas en matière de spectacle. Et quand on a toujours hâte de découvrir la suite après un épisode, c'est plutôt bon signe...
La saison 1 de Kaiju No. 8 est disponible en streaming sur Crunchyroll.