Alors que la ministre de de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a pour projet de créer une journée contre le racisme et l'antisémitisme dans les fac en 2020, un formulaire envoyé à l'ensemble du personnel de l'université de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) ce lundi 14 octobre 2019 suscite la polémique. Et pour cause, celui-ci veut détecter les "signaux faibles de radicalisation" parmi les étudiants et les enseignants de l'université et prévenir la menace terroriste au sein de l'université.
Parmi ces signaux, on peut lire "l'intérêt soudain pour l''actualité nationale ou internationale", "le port de pantalon dont les jambes s'arrêtent à mi-mollet", "le port de la barbe sans moustache", "l'absentéisme récurrent aux heures de prière", un "refus de l'autorité des femmes", "la remise en cause du programme ou du contenu des enseignements" ou encore "l'arrêt de consommation de boisson alcoolisée". Des critères caricaturaux, arbitraires, qui stigmatisent les musulmans et qui peuvent bien évidemment concerner n'importe quel étudiant.
Joint par Franceinfo, le président de l'université François Germinet parle d'un "message extrêmement maladroit dans son contenu" qui ne "correspond pas à l'état d'esprit de l'université qui prône la diversité et accueille toutes les personnes, toutes sensibilités confondues". Face à la polémique, il a tenu à présenter des excuses publiques sur Twitter, expliquant que "la démarche de l'établissement consistait à apporter une assistance aux personnes qui peuvent être touchées par ces phénomènes et en aucun cas à organiser un système d'alerte".