En France 1,7 million de femmes n'ont pas les moyens de s'acheter des protections périodiques. Et par manque d'argent, 1 femme sur 3 ne change pas assez de tampons ou serviettes hygiéniques. Alors que l'Ecosse est le premier pays à avoir voté la gratuité des protections périodiques, elles sont désormais aussi gratuites pour les étudiantes de l'université Paris-Est Créteil (Upec).
Ce lundi 9 mars 2020, l'Upec a en effet présenté dix distributeurs gratuits de tampons et de serviettes hygiéniques qui ont été installés sur le campus. Il est ainsi le premier établissement d'Ile-de-France à lutter contre la précarité menstruelle. A noter que ce système existe déjà dans les universités à Rennes et à Lille. "J'avais vu ce qui se faisait à Lille avec des distributions de kits gratuits et j'étais convaincue, il fallait le faire aussi" a d'ailleurs avoué Angèle Dequesne, secrétaire générale de Penser le monde, au Parisien.
Cette association étudiante est à l'origine du projet (qui a mis un an à se mettre en place). Penser le monde, imaginée par les étudiants en sciences politiques, a été soutenue par la Fédération des associations de Créteil et la direction de l'université. Ce projet a ainsi pu bénéficier d'un budget de 24 000 euros.
Le hashtag #ChangeonsLesRègles est inscrit sur les distributeurs de tampons et de serviettes hygiéniques. Pourquoi ? Parce que "la précarité menstruelle" reste "un facteur d'inégalité" et qu'avec "ces distributeurs, nous défendons un droit" a expliqué Angèle Dequesne au même média.
Marie-Albane de Suremain, vice-présidente du conseil d'administration, n'a pas pu cacher sa joie au journal : "C'est un acte qui revêt un caractère féministe au service des étudiantes pour leur offrir des conditions de vie de meilleure qualité". "Nous espérons faire des émules" a-t-elle même ajouté.
Le plus ? Non seulement ces distributeurs sont gratuits, mais en plus ils ont été fabriqués par l'entreprise engagée pour l'environnement Marguerite et Cie. Eh oui parce que ces protections périodiques sont 100 % bios, dégradables et compostables. Des tampons et des serviettes hygiéniques qui sont donc bons pour les femmes et bons pour la planète.