Quand on regarde une série, on se demande toujours si elle reflète la réalité. Ok, on ne parle pas des séries de super-héros mais de séries médicales, policières ou bien d'espionnage comme Le Bureau des légendes. Afin de créer la série, Eric Rochant s'est évidemment renseigné mais il a aussi ajouté quelques éléments pour dramatiser sa fiction. Alors, qu'est-ce-qui est vrai ou faux dans la série ?
Les missions qui durent longtemps
Au début de la série, Malotru joué par Mathieu Kassovitz revient d'une mission de six ans en Syrie. Une chose complètement impossible si on en croit Alain Chouet, ancien officier des services secrets français. Pour Libération en 2015, ce dernier a expliqué que les missions sous couverture des agents durent généralement moins d'un an. "Il est totalement surréaliste de penser qu'on pourrait agir "sous couverture" ou "en clandé" pendant six ans à Damas" a-t-il expliqué.
Les pseudos
Interrogé par le Huffington Post, un ancien agent de la DGSE confie que les pseudos utilisés dans la vie sont différents et "pas aussi drôles" que ceux de la série. Ils sont d'ailleurs créés par la hiérarchie même si les agents peuvent participer à leur création. "On doit pouvoir se retrouver sur une carte d'identité" confie-t-il.
Le directeur du renseignement qui part en mission
Lors de la saison 3, le directeur du renseignement joué par Jean-Pierre Daroussin se déplace en personne pour sauver Malotru. Une chose complètement impossible selon Yves Trotignon qui se confiait à Vice en 2018. Une chose confirmée par Alain Rochat qui explique à France Inter. "Le sous-directeur ne part pas sur le terrain parce qu'il a un compte personnel à régler. Ce simple fait serait un obstacle pour ce genre de mission. On ne peut pas laisser les gens s'impliquer personnellement dans une opération."
Les couples entre les agents et leurs sources
Non seulement ce n'est pas crédible mais c'est interdit, sauf si la mission l'exige et que la hiérarchie est au courant. "Ça peut arriver, rarement, mais c'est une faute professionnelle, l'agent peut être rappelé en France" explique un ex-agent au Huffington Post. Cela dit, cette technique de rapprochement est utilisée par d'autres services secrets, notamment par les Russes et les Chinois.
La formation violente des recrues
Dans la série, on a pu voir la formation de Marina Loiseau (Sara Giraudeau) passe un sale moment puisqu'elle se fait frapper par un inconnu pour tester sa résistance. Ce genre de formation n'existe plus aujourd'hui. "Tous les détails de la formation sont exagérés" explique une source à Libération. "Les coups à l'entrainement, ça n'existe pas ! Sinon on se retrouve au tribunal administratif, et il faut verser des indemnités." précise Alain Chouet.
Les agents qui trahissent leur pays
Des agents trahissent-ils vraiment leurs pays comme c'est le cas dans la série ? C'est une chose qui serait très rare selon le témoignage d'un ex-agent au Huffington Post. Si ce dernier admet que cela a bien existé dans le passé, cela n'arrive que "très peu" voire "rarement". Il explique notamment que les agents sous couvertures sont soumis à de nombreux contrôles au cours de leur carrière.
Les décors
Tous les experts s'accordent à dire que la série est très bien renseignée au niveau des décors. Normal puisque Eric Rochant a pu visiter les bureaux de la DGSE. Les décorateurs n'ont pas pu prendre de photos mais ont dessiné les lieux pour les reproduire à l'identique. Les représentations des agents seraient aussi très bien réalisés. "Jean-Pierre Darroussin me fait vraiment penser à des chefs que j'ai connus, l'air toujours accablé avec ses dossiers sous le bras" a expliqué une ancienne agent à Libération.
Cette épreuve de la formation vue dans la série
Si la formation des futurs agents n'est pas si violente que le fait croire Le Bureau des légendes, la série a inclus une vraie épreuve : celle dans laquelle Malotru demande à Marina Loiseau de récupérer des renseignements sur des hommes dans un restaurant. "Cet exercice existe et fait même partie des fondamentaux." ont précisé des agents à Libération.