La page des Avengers se tourne (pour l'instant). La sortie de Spider-Man : Far From Home a marqué la fin de la phase 3 du Marvel Cinematic Universe (ou MCU) et la sortie de Black Widow a lancé la phase 4. Avec elle, de nouveaux héros ont fait leur arrivée : d'abord Shang-Chi dans Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux et maintenant Les Eternels.
Il y a plusieurs milliers d'années, les Éternels ont été envoyés sur Terre pour défendre l'humanité contre les Déviants qu'ils pensent avoir exterminés. Bien installés sur Terre, ils ont traversé les siècles sans prendre une ride, chacun de leur côté. Quand un Déviant réapparaît mystérieusement, les Éternels n'ont pas d'autre choix que se rassembler. Menées par Ikaris (Richard Madden) et Sersi (Gemma Chan), ces retrouvailles vont déterrer de lourds secrets et pourraient changer leur destin à tout jamais.
En avril dernier, Chloé Zhao était récompensée aux Oscars pour son film Nomadland qui mettait en scène Frances McDormand, elle aussi oscarisée pour son rôle. Non seulement elle a remporté le prix de meilleur film mais aussi celui de la meilleure réalisation et est devenue la deuxième femme à avoir gagné cette précieuse statuette. On était donc curieux de voir quelle vision elle allait apporter à un film gros budget de Marvel. On ne va pas se mentir, l'esthétisme et les plans du film sont souvent sublimes. Pour Les Éternels, Chloé Zhao explique avoir reçu une liberté totale de la part du studio et l'équipe a tourné en majorité dans des espaces naturels.
La réalisatrice a mis son talent au service des ces nouveaux héros et s'attarde parfois sur de sublimes paysages avec des tons parfois sombres, loin des couleurs souvent plus flashy des autres films Marvel. Le film s'entrecoupe de moments parfois plus contemplatifs ce qui nous donne moins cette sensation que l'action avance à toute vitesse : on prend le temps de découvrir cet univers et de s'émerveiller devant les plans de ce film.
S'il y a bien un mot à retenir du film, c'est l'inclusivité. A tous les niveaux. Les Éternels ne met pas seulement en avant les femmes devant et derrière la caméra avec des acteurs de tous les horizons : on y retrouve aussi une héroïne sourde, la première du MCU, jouée par Lauren Ridloff (The Walking Dead). Mais aussi - et surtout - le premier vrai couple gay de Marvel (car bon, une petite mention dans Avengers : Endgame, ça ne compte pas). Et il était temps ! Petit bonus : Les Éternels contient aussi une scène de sexe. Bon, ce n'est pas Sex/Life, elle ne dure que quelques secondes et on ne voit pas grand chose mais elle est là.
Si les camps DC et Marvel s'affrontent depuis toujours (ou presque), ils pourraient presque s'entendre devant Les Éternels qui est le plus DC des films Marvel. Esthétiquement mais aussi avec ses personnages. Car ces nouveaux héros ont des dons qui se rapprochent plus des super-héros de DC. Impossible de ne pas penser à Superman ou The Flash devant le film.
Bien évidemment, les fans du MCU retrouveront aussi les éléments qui ont fait le succès des films précédents. Comme l'humour par exemple, qui ne manque pas, notamment à travers le personnage de Kingo, incarné par Kumail Nanjiani. Dommage que le film pêche par son scénario qui manque un peu d'originalité et se perd en cours de route. Ça n'aide pas que le film soit riche en personnages et qu'ils nous soient tous inconnus jusqu'à présent (sauf pour les experts de Marvel bien sûr).
Les Éternels, au cinéma le 3 novembre.