Si Vaimalama Chaves continue de marquer les Français après son titre de Miss France 2019, le soir de son élection est lui aussi resté dans les mémoires. Ce soir-là, le 15 décembre 2018, deux candidates étaient sur les lèvres de millions de téléspectateurs. Miss Aquitaine, Carla Bonesso, et Miss Corse, Manon Jean-Mistral, se retrouvent filmées seins nus en direct. Rien à voir avec un fail en plein défilé, TF1 avait décidé cette année-là de faire vivre aux téléspectateurs les coulisses du show et avait placé des caméras dans les loges des candidates. Lors d'un changement de tenue, Miss Aquitaine et Miss Corse étaient alors apparues la poitrine dénudée. Un passage vu en direct, donc, et surtout capturé et encore aujourd'hui très facile à trouver sur internet.
Cinq ans plus tard, l'affaire revient dans l'actu puisque Le Parisien nous informe que TF1 vient d'être condamnée à une grosse amende par le tribunal judiciaire de Lille. La chaine va devoir verser 20 000 euros par personne aux deux Miss victimes de ce gros raté.
Il faut dire que tout le monde avait immédiatement été très embarrassé par ce moment qui n'aurait jamais dû passer à l'antenne. Très rapidement, Sylvie Tellier, à l'époque présidente du comité Miss France, avait présenté ses excuses au JT de TF1 et reconnaissait "une grande erreur", ajoutant que "cela n'aurait pas dû se passer". Dès l'année suivante, les caméras étaient d'ailleurs interdites dans les loges de Miss France. "On prend notre grande part de responsabilité dans cet événement et maintenant clairement la décision a été prise qu'il n'y aura plus de caméras en coulisses" affirmait Caroline Gavignet, productrice artistique du show Miss France.
Quelques jours après cet incident, Carla Bonesso et Manon Jean-Mistral avaient pris la parole pour le dénoncer : "TF1 n'a pas su gérer ses cameras, ce n'était pas du tout professionnel" regrettait Miss Aquitaine, avant d'aller plus loin sur le plateau de TPMP, accompagnée de Miss Corse. "Ça a atteint notre famille, nous, notre futur aussi parce que ça prend des proportions énormes ; on s'est retrouvées sur un site porno... des choses qu'on n'a pas demandées. On nous assimile directement à cet événement. On reçoit des messages tout le temps", relatait Manon Jean-Mistral, appuyée par Carla Bonesso : "On pensait faire un concours d'élégance et maintenant on se retrouve dans une position où quand on parle de nous, c'est forcément de la vidéo. On nous assimile à cette vidéo ; ça a détruit notre image et ça nous a détruites nous à l'intérieur", affirmait-elle, confiant même avoir arrêté de travailler à cause de l'affaire.
A l'époque, elles regrettaient surtout le manque de réaction de la prod : "il n'y a pas eu de mot d'excuse. On ne m'a pas appelée pour s'excuser. On ne veut pas faire le buzz, on veut juste montrer qu'on n'est pas des objets. Ce n'est pas 'sois belle et tais-toi, Miss France'. On est des femmes, et on veut se défendre contre ça, on veut montrer (...) qu'on a été blessées" lançait Miss Corse 2018.
Cinq ans plus tard, la justice vient de leur donner raison.