Depuis plusieurs jours, Moha La Squale se retrouve encore dans la tourmente et pourrait bien de nouveau avoir affaire à la justice après son arrestation musclée au mois de juin. Que se passe-t-il ? Des femmes accusent le rappeur de violence, agression sexuelle et séquestration. L'une d'entre elles, Romy, a livré son témoignage tandis que trois autres victimes ont porté plainte et ont accepté de raconter leur cauchemar dans une interview accordée au Monde.
Elles ont été rebaptisées Luna, Ana et Andrea : "Au début, c'était des insultes, et ça a très vite dégénéré en 'je te pousse'. Puis les premières claques. Tout doucement, ça prenait de l'ampleur. Il m'a dit : 'Si tu me quittes et que tu parles, je te ferai tirer une balle dans le genou, j'enverrai un mec te lacérer le visage avec une lame de rasoir, je vais appeler des mecs du quartier pour qu'ils t'emmènent dans une cave te violer. Et quand ils auront fini, je viendrai te graver Moha La Squale' dans le dos'", raconte Luna.
Pour Luna, tout a commencé en 2016 affirme-t-elle. Si au début, Moha La Squale était "très gentil, très serviable. Il m'avait dit qu'il avait eu de petits ennuis avec la justice parce qu'il avait vendu un petit peu de drogue, rien de grave", il aurait vite commencé à devenir jaloux et violent : "Il me tirait par les cheveux tellement fort que la peau du crâne se décollait, j'avais des hématomes partout sur la tête", confie la jeune femme, et d'ajouter qu'il l'étranglait parfois avec un oreiller.
"A chaque fois, il venait avec un sac de glace, un petit gant de toilette pour me débarbouiller le visage et faire comme s'il prenait soin de moi. Il me disait que j'étais la seule à qui il avait fait ça, et qu'il ne recommencerait plus jamais, que je le rendais fou. (...) J'avais des marques sur le front, je n'avais pas pu aller au travail parce que j'étais détruite. On ne peut pas y aller avec la pommette gonflée, même si ce ne sont pas des bleus, ça se voit", poursuit Luna. Ce sont ses parents qui auraient réussi à la sortir de cet enfer.
Alors qu'il est encore en couple avec Luna, Moha La Squale aurait rencontré Ana à l'été 2018 à qui il va aussi faire vivre un calvaire selon cette dernière : "Il était méchant avec tout le monde, mais adorable avec moi. J'étais sa princesse", raconte-t-elle. Sauf que le rappeur ne va pas rester gentil bien longtemps précise-t-elle : "Il me répétait que j'étais un bras cassé, que j'étais nulle. Il me traitait de sale p*te (...) Il me disait que j'étais son esclave, son objet sexuel." Ana précise ne pas avoir subi de violence physique, mais que toute la pression fut psychologique.
Andrea, elle, déclare avoir été victime d'humiliation de la part du rappeur, mais aussi de "crises de démence" et de "jalousie". Elle précise avoir aussi eu le droit à des menaces de mort : "Toi tu crois que tu vas me niquer ma vie, petite pute, je vais te fumer, je vais te fumer" et avoir été séquestrée chez Moha La Squale : "Il m'a dit : 'Le seul moment où tu sortiras de chez moi, ce sera pour aller en garde à vue et te faire baiser par des clochards, ça me fera bander'."
Andrea relate elle aussi avoir été victime de violence physique : "Il a mis un oreiller sur ma tête. il appuyait très fort sur ma tête et je ne pouvais plus respirer. Et là il me disait : 'Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie, je vais retourner au placard, je vais te tuer, je vais te faire tuer, même ta famille je vais la faire tuer' (...). Je vais te tuer avec un oreiller, ça ne fait pas de marque."
Les trois victimes en arrivent à la conclusion : "C'est quelqu'un qui a un problème, une maladie mentale, pour être à ce point violent et terrible avec ses petites amies. C'est quelqu'un qui a besoin de se faire soigner. Il exerce une pression très forte, une emprise sur les gens qu'il côtoie. On est toutes tombées dans ce piège-là."
Moha La Squale n'a toujours pas réagi à ces accusations de plus en plus nombreuses. Il reste cependant présumé innocent des faits qui lui sont reprochés en attente de tout jugement potentiel.