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Nous produisons des milliers de tonnes d'os de poulet par an : une entreprise veut que nous les mangions
Publié le 6 août 2022 à 18:00
Par Prune P.
Comment lutter contre les nombreux déchets liés à la consommation de poulet dans le monde ? Selon des scientifiques, les humains en consomment tellement que les os de poulet pourraient rester un marqueur de notre passage sur Terre d'ici des milliers d'années. Pour lutter contre ça, une entreprise a eu une idée : nous faire manger nos restes d'os. Bon appétit bien sûr !
Nous produisons des milliers de tonnes d'os de poulet par an : une entreprise veut que nous les mangions Nous produisons des milliers de tonnes d'os de poulet par an : une entreprise veut que nous les mangions© Pexels / Oleksandr Pidvalnyi
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Si dans le futur - un futur très, très lointain - un archéologue extraterrestre se mettait à creuser sur Terre à la recherche de fossiles pour comprendre l'humanité, il en aurait très probablement marre de déterrer de petits déchets éclatés et blanchâtres. Il ne s'agirait pas de micro plastiques. Ni de ciment. Ce qu'il retirerait de la Terre serait de minuscules os de poulet. Les restes des dîners de générations entières d'humains.

Nous aimons le poulet. Et nous l'aimons tellement que nous en élevons d'énormes quantités dans nos fermes... et nous ne générons pas moins de déchets. Il y a quatre ans, un groupe de chercheurs a commencé à faire le calcul et est arrivé à une conclusion surprenante : les os de poulet nous survivront en tant que civilisation et seront un marqueur de notre passage sur la Terre. Aujourd'hui, une startup finlandaise a trouvé une idée particulière pour réduire cette énorme masse de déchets osseux de nos repas : que nous les mangions.

Passion volailles

On ne peut pas le nier : on adore le poulet. Les données parlent d'elles-mêmes. En 2018, la population permanente de poulets domestiques a dépassé 22,7 milliards d'oiseaux. Vu sous un autre angle : si on ajoutait les animaux que nous avons disséminés dans nos fermes et enclos en tout temps, il y aurait presque trois fois plus de poulets sur la planète que d'humains.

Si nous élevons tant d'oiseaux, c'est parce que nous en mangeons souvent. Rien qu'en 2014, environ 65,8 milliards de poulets ont été abattus, environ sept poulets et demi par heure. Il y a un demi-siècle, la volaille constituait environ 15% de toute la viande consommée dans le monde, mais aujourd'hui ce pourcentage a plus que doublé pour représenter plus de 36 %.

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La clé de la popularité du poulet tient - comme le reconnaît l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture - à la combinaison de trois facteurs : "Il est abordable, faible en graisse et fait face à peu de restrictions religieuses et culturelles". Selon une étude de FranceAgriMer, en France, le prix moyen d'un kilo de porc était environ de 10,60 euros et celui du boeuf 12,40 euros. Des chiffres bien supérieurs que le prix moyen du kilo de poulet, estimé à 7,40 euros.

Un article publié en 2018 dans la Royal Society Open Science concluait que les restes de poulets laisseront une trace unique de notre passage à travers la Terre. L'une des grandes clés de cet héritage fossile est l'endroit où finissent les restes : beaucoup finissent dans des décharges, ce qui altère le processus de décomposition qu'ils subiraient s'ils étaient dans la nature.

Et si on mangeait les restes ?

Dit comme ça, ça n'a pas l'air d'être une très bonne idée et ça n'a certainement pas l'air trop appétissant ; mais une entreprise finlandaise, SuperGround, est arrivée à la conclusion que ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Son objectif n'est pas tant de réduire les déchets que nous laissons en mangeant du poulet, mais de trouver de nouvelles formules qui permettent de rentabiliser encore plus sa production, de réduire l'empreinte environnementale de l'élevage de chacun des oiseaux et, accessoirement, de contenir les prix.

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L'idée de la startup - rapporte Wired - est de se servir des os où il y a des restes de viande pour les mélanger ensuite avec des protéines végétales et créer une combinaison qui sera incorporée dans des aliments à base de poulet haché, tels que des nuggets ou des boulettes de viande. L'entreprise le précise, "l'os devient pratiquement impossible à distinguer des autres composants". Même avec l'aide d'un microscope, disent-ils, les restes d'os ne seraient pas détectables. Les aliments qui sont déjà fabriqués avec cette méthode comprennent, au final, entre 5 et 30 % de restes osseux.

Si la proposition SuperGround devait aller de l'avant, elle pourrait présenter des avantages importants. L'un d'eux est que cela aiderait à réduire l'énorme montagne d'os que nous avons construite pendant des décennies, chaque fois que nous nous régalons d'ailes et de cuisses.

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Ses promoteurs soulignent également que cela limiterait l'empreinte environnementale de chaque kilo de viande et son coût, ce qui pourrait influer sur les prix. Bien que le poulet soit traditionnellement un aliment abordable, des voix s'élèvent dans le secteur qui avertissent déjà qu'il n'est pas à l'abri de l'inflation ou de la guerre en Ukraine et laissent entendre que, sur certains marchés, la viande de poulet pourrait finir par être égale côté prix à celle de boeuf.

Pour que l'idée de SuperGround prospère, il faudra bien sûr faire face à des défis importants. L'un des principaux est peut-être de surmonter la réticence des consommateurs eux-mêmes. Les os de poulet sont déjà largement utilisés dans la production d'aliments pour animaux de compagnie et bétail, une autre façon d'éliminer les déchets et d'éviter qu'ils ne finissent dans les décharges.

Cet article a été écrit en collaboration avec nos collègues de Xataka.

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