Dans un final extrêmement court par rapport au reste de la saison 1 (45 minutes seulement pour l'épisode 9), les créateurs de The Last of Us ont mis en scène une étonnante séquence aussi inattendue que mignonne. Souvenez-vous, alors en chemin pour retrouver le groupe des Lucioles, Joe et Ellie tombaient nez à nez avec le plus élégant de tous les animaux : une girafe.
Une découverte surprenante pour le personnage de Pedro Pascal qui n'en avait visiblement plus revue depuis le début de l'épidémie, et un véritable choc pour l'héroïne incarnée par Bella Ramsey qui en apercevait une pour la toute première fois. S'en suivait alors un petit moment très doux où Ellie, plus heureuse que jamais, caressait la girafe et lui donnait à manger.
Une scène positive et plutôt belle qui est venue casser l'image sombre et tragique de cet univers, nous offrant un bref moment de répit dans cette histoire, mais également très importante pour la série et son développement. Et ce, pour deux raisons.
La première ? Cette séquence nous a rappelé qu'au-delà de la survie, la vie était possible dans ce monde et que la nature finit toujours par gagner. Aussi, là où l'humanité est encore en guerre contre elle-même (FEDRA vs Lucioles) et les Clickers, cette girafe est le signe qu'une happy ending est possible et que l'horreur actuelle n'est pas vouée à dominer éternellement. La beauté et l'espoir existent encore.
La deuxième ? Initialement présentée comme une pré-ado renfermée, teigneuse et froide, marquée par un début de vie compliqué (orpheline, première copine disparue dans d'horribles circonstances), Ellie s'est progressivement ouverte au côté de Joel (et vice versa), se libérant d'une partie de sa carapace pour redevenir, comme ici, ce qu'elle est censée être dans un monde normal, à savoir une enfant.
Et c'est là où la rencontre avec la girafe était importante : en la voyant si heureuse, si libre, si innocente malgré les traumas encore présents après l'épisode 8, Joel a définitivement ouvert les yeux sur ce qu'elle était (pas une vulgaire cargaison) et ce qu'elle représentait pour lui (une fille adoptive). Une façon de légitimer son action dans les dernières minutes en partant la sauver, un geste qui n'était donc pas uniquement guidé par son égoïsme. Au contraire, il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à laisser Ellie se sacrifier et se priver d'une vie qu'elle ne fait que découvrir.
Un concept brillant sur le papier, qui a été réalisé avec brio. Afin de crédibiliser cette scène et lui permettre d'avoir un véritable impact à l'écran, les créateurs de The Last of Us ont en effet décidé de limiter l'apport de CGI et de filmer une véritable girafe prénommée Nabo. Un détail qui peut paraître ridicule au premier abord, mais qui n'a rien d'anodin.
On se souvient tous de l'horrible scène de la biche en CGI dans l'épisode 12 de la saison 7 de The Walking Dead. Alors pensée pour apporter une pointe de douceur et d'espoir face à l'apocalypse, elle était en réalité apparue comme ridicule, kitsch et moche, la faute à des effets spéciaux ratés qui avaient immédiatement tué tout message créatif derrière. Une lose que ne voulait surtout pas recréer l'équipe de TLOU.
"Ce que j'ai rapidement appris à travers mes recherches vis-à-vis du jeu, c'était à quel point ce passage avec la girafe était important pour l'histoire, a rappelé Matt Palmer (régisseur général) dans un docu d'HBO. Oui, on peut créer une girafe en CGI, mais ça n'est pas pareil". Un avis partagé par Bella Ramsey, qui s'est montrée fière de voir cette séquence mythique du jeu être à ce point respectée, "Ce n'est pas un moment censé être purement joyeux. Il y a cette joie, mais Ellie fait toujours face à un certain traumatisme. Ce passage est marqué par ce qu'il s'est passé avant".
Et pour l'anecdote, si la girafe était effectivement réelle, tous les décors autour étaient à l'inverse totalement faux et ont nécessité une bonne dose de CGI. Tournée au zoo de Calgary, cette scène est même considérée par John Paino (chef décorateur) comme "la séquence la plus compliquée sur laquelle [il a] travaillé, que ce soit en matière d'effets spéciaux ou mise en scène".
En cause ? Pendant un mois et demi, l'équipe de Paino a travaillé avec la girafe pour s'assurer qu'elle serait à l'aise avec des fonds verts ou bleus autour d'elle, mais également qu'elle accepterait d'être nourrie par des étrangers. Un travail de longue haleine, qui a encore une fois été salué par Bella Ramsey. "Ils ont vraiment dû faire ça petit à petit afin de permettre à la girafe d'être à l'aise, a-t-elle expliqué à GQ. Il fallait vraiment qu'ils ajoutent progressivement des petits bouts de fonds bleus pour qu'elle s'y fasse."