Adèle Exarchopoulos en robe naperon de grand-mère et Léa Seydoux en chemise hawaïenne n'ont certainement pas remporté la palme d'or du look. Mais si les deux filles étaient, en duo, le prix d'interprétation féminine de l'année ? Oui si La vie d'Adèle remportait carrément la Palme d'Or du Festival de Cannes 2013 ? D'après les critiques cinéma, ce scénario est possible.
Jeudi, Abdellatif Kechiche présentait en sélection officielle son film La vie d'Adèle, en compétition avec Only God Forgives ou encore The Immigrant. Le réalisateur y raconte une histoire d'amour universelle et charnelle entre une lycéenne (jouée par la révélation Adèle Exarchopoulous) et une étudiante des Beaux-Arts (Léa Seydoux). Télérama décrit "l'un des plus beaux films d'amour que l'on ait vus depuis longtemps" quand Première parle de "chef-d'oeuvre".
Pourtant, au moment où l'équipe du film montait les marches, un communiqué a ajouté une ombre au tableau. Publié par le Syndicat des professionnels de l'industrie et de l'audiovisuel et du cinéma et repris dans le quotidien Le Monde , il rapporte l'envers du décor. Des techniciens présents lors du tournage évoquent "une grosse, grosse galère. (...) Il y a eu un mépris pour les conditions de travail, pour le repos de l'équipe, et sa vie privée, je n'ai jamais vu ça".
Si Abdellatif Kechiche prenait soin de ses comédiens, ce n'était pas le cas du reste des équipes du film d'après leurs dires. Beaucoup seraient revenus "écoeurés", "déprimés", "usés moralement par des comportements qui dans d'autres secteurs d'activités relèveraient sans ambiguïté du harcèlement moral". Ni le réalisateur ni les acteurs n'ont répondu à ces propos. Impossible de savoir si le jury en tiendra compte.