Il y a eu plusieurs films LGBTQIA+ qui ont fait évoluer la société. Et le court-métrage PD film d'Olivier Lallart veut apporter sa pierre à l'édifice. Tourné en 2019 dans l'Oise, ce film dénonce avec justesse et émotion l'homophobie dans le milieu scolaire. L'histoire ? "Thomas, un lycéen de dix-sept ans, se découvre une attirance pour Esteban, un autre garçon de son lycée. La rumeur de l'homosexualité de Thomas va vite se répandre, et il va commencer à subir le regard des autres" comme l'explique le réalisateur sur sa chaîne YouTube.
Et en décidant de montrer la difficulté d'être gay encore aujourd'hui en 2021 quand on est au lycée, cette vidéo touchante a dépassé le 1 million de vues sur YouTube. Un succès qui rappelle celui de Par un regard, le court-métrage poignant de Théodore Thomasz, qui lui aussi dénonçait l'homophobie (et qui a eu une suite).
Côté casting dans PD, vous pouvez découvrir Paul Gomérieux (qui sera dans la série Un homme d'honneur sur TF1 avec Kad Merad, Gérard Depardieu et Zabou Breitman), Fabien Ara (que vous avez pu voir dans Les Tuche 3 et 100% cachemire avec Valérie Lemercier et Gilles Lellouche), Marc Riso (Bref, Les Rivières pourpres et la série TF1 Je te promets, adaptée de This Is Us).
Olivier Lallart, qui a réalisé PD, a accordé une interview à Têtu. "J'ai découvert ma sexualité très tard, peu de temps avant l'écriture" a-t-il expliqué, donc "la scène des potes au début dans le canapé : c'est typiquement le genre de pression qu'on me mettait quand j'avais 18 ans alors que je ne savais pas du tout où j'en étais". "Et c'est vrai que toute cette frustration de ces années-là avait besoin de sortir et elle a pris la forme d'un film que j'ai écrit en un week-end", c'est pour cette raison qu'il a fait ce court-métrage.
L'autre "élément déclencheur" pour se lancer dans cette aventure, "ça a été en me baladant dans les cours de récrés, que je fréquente beaucoup pour mes courts-métrages. J'entendais très souvent le mot 'PD' lâché comme ça, l'air de rien" "ça m'a fait tilter. Si j'avais déjà eu conscience d'être homo au collège et que j'avais entendu ce mot, comment je l'aurais pris ?".
Ado dans les années 1990, le cinéaste se rappelle : "Je ne voyais pas d'hommes gays car j'ai grandi à la campagne. Au lycée comme au collège, il n'y avait pas d'homo assumé. Je n'avais aucun repère finalement et je me dis que c'est sans doute pour ça que je n'ai pas su qui j'étais pendant des années".
"Aujourd'hui, je vois qu'on est de plus en plus présents dans les films et les séries. Chez les jeunes que je connais, ça a l'air d'être plus toléré mais à côté de ça, tu te rends compte qu'il y a des milieux où on n'y est pas encore" a cependant rappelé Olivier Lallart, "Quand on voit que SOS Homophobie rapporte que les violences homophobes étaient en augmentation ces dernières années, je me dis qu'il y a encore du boulot".
D'ailleurs, lors de la projection de PD "devant 150 jeunes dans le lycée agricole où on a tourné", "rien que la première scène où les personnages principaux s'embrassent, on a entendu des bruits de dégoût". Preuve qu'en 2021, le combat contre l'homophobie est toujours d'actualité.