Les années 90 nous ont offert énormément de films d'action cultes, sans avoir besoin de mettre en scène des super-héros. Et parmi les oeuvres les plus emblématiques de cette décennie, il est difficile de ne pas parler de Speed (1994) et Speed 2 (1997) portés par le duo Keanu Reeves & Sandra Bullock pour le premier et Sandra Bullock & Jason Patric pour le second.
Au programme ? Chacun réalisé par Jan de Bont, Speed voyait un policier et une civile s'associer pour empêcher un bus d'exploser en maintenant un rythme de 80km/h sur la route, tandis que Speed 2 voyait l'héroïne incarnée par Bullock et son nouveau compagnon empêcher le détournement d'un bateau.
Deux concepts aussi explosifs que fous qui ont redéfini le genre, mais qui ne devraient malheureusement pas avoir de suite. Interrogée par le public lors d'une projection exceptionnelle du premier épisode aux USA, Sandra Bullock a dans un premier temps blagué : "Ce serait une version gériatrique [Reeves et Bullock ont 60 ans, ndlr], ça ne serait pas rapide".
Puis, de façon plus sérieuse, l'actrice - qui aurait dû être remplacé à l'époque par Halle Berry, a confessé qu'elle doutait du courage des studios et producteurs aujourd'hui pour mener à bien un tel projet. "Tout ça a pu se faire grâce à la folie et au génie de cet homme, a-t-elle rappelé en pointant de Bont. C'est cet homme qui a mis toute son énergie et ses idées ensemble, sachant parfaitement ce que voulait et réclamait le public. Et tout le monde se mettait au niveau pour ça".
Une exigence importante dans tous les domaines, qui pourrait poser des problèmes aujourd'hui. "Que serait ce film qui ferait honneur à l'intelligence et au talent de Jan ? Ça demanderait énormément d'investissement de la part de tous. Et je ne sais pas si nous sommes encore dans une industrie qui est prête à tolérer ça et assez courageuse pour se lancer", a soufflé Sandra Bullock. Et d'ajouter : "Peut-être que je me trompe. Mais si de Bront ne peut pas concrétiser ce qu'il a en tête pour satisfaire le public, alors ce serait un échec. Je ne sais pas ce que nous pourrions faire d'assez bien pour les spectateurs".
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Par ailleurs, le réalisateur a lui-même confié sa crainte de ne plus être à la hauteur de son propre génie des années 90. Selon lui de Bont, un tel succès d'audience et d'estime peut vite devenir un cadeau empoisonné pour la créativité.
"Une fois que vous avez fait des films à succès, c'est difficile de continuer, a-t-il indiqué. Le stress que l'on ressent en gérant ces projets est vraiment énorme, car c'est intense et qu'il y a de l'action partout et tout le temps. Une fois le film terminé, vous êtes épuisé un long moment". Et de préciser : "Je trouve ça difficile ensuite de revenir avec de nouvelles idées que j'aime. Car quand je réalise, je me mets à la place du public. Et qu'aimerais-je voir maintenant, si j'étais dans la salle ?"
Vous l'aurez compris, à moins d'un miracle, Speed 3 ne devrait donc jamais voir le jour...