La précarité menstruelle touche les personnes réglées en situation de pauvreté. La principale raison ? Le coût des protections hygiéniques. Selon une étude du Monde publiée en 2019, une personne menstruée dépense en moyenne 3800 euros au cours de sa vie pour son hygiène menstruelle. Une somme très élevée et une dépense mensuelle que beaucoup ne peuvent pas se permettre. Certaines personnes doivent donc se passer de protection, choisir entre deux achats essentiels ou bien changent moins régulièrement de protections, ce qui peut être dangereux pour la santé, notamment à cause du syndrome du choc toxique. Selon Règles élémentaires, 1,7 millions de personnes seraient dans une situation de précarité mensturelle en France et cela ne touche pas que les femmes, contrairement à ce qu'écrit MyBetterSelf dans son post : les personnes non-binaires ou transgenres peuvent aussi être concernées par ce problème qui touche toute personne menstruée qui se retrouve dans une situation de précarité.
La précarité menstruelle est encore peu évoquée mais la photo de MyBetterSelf, Louise de son vrai nom, va peut-être aider à changer les choses. L'image a de quoi interpeller : l'influenceuse y poste avec une couronne de tampons, de l'argent à la main. En association avec Nutuus et Nana, elle met en lumière ces personnes qui "doivent choisir chaque mois entre acheter une boîte de tampons ou avoir assez à manger à la fin de la journée." Si vous avez vu l'image passer dans les stories de vos proches, c'est normal : Nana s'est engagé à reversé une boîte de protections à l'association ADSF (Agir pour la Santé des Femmes) pour chaque republication en story.
Rapidement, l'image est devenue virale et compte déjà plus d'un million de likes. Une mise en lumière importante sur un sujet encore parfois tabou. Certains internautes ont cependant critiqué ce "coup de communication" visant à faire la publicité d'une marque mais permettant aussi à l'influenceuse de gagner des abonnés.
Alors, comment lutter contre la précarité menstruelle ? Certains pays comme l'Ecosse ont pris des décisions fortes : de l'autre côté de la Manche, les protections hygiéniques seront bientôt gratuites pour toutes ! Certaines universités françaises proposent aussi des distributeurs de protections. Le gouvernement va également mettre en place un plan de lutte contre la précarité menstruelle en 2021 : 5 millions d'euros sont prévus pour "renforcer le combat mené par les associations pour l'accès de toutes les femmes aux protections périodiques" ont annoncé Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé le 15 décembre dernier. Parmi les personnes à qui ce plan de lutte viendra en aide, on retrouve les personnes incarcérées, celles en situation de précarité mais aussi les élèves de collèges et de lycées.