Le 13 novembre 2015, 11 mois après l'attentat de Charlie Hebdo et la prise d'otage de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, plusieurs commandos visaient des terrasses de cafés et restaurants dans le 11ème arrondissement de Paris, ainsi que le Bataclan et le Stade de France où se déroulait un match amical de l'Equipe de France de football. 131 personnes ont été tuées et 413 autres ont été blessées dans ces attaques qui ont ému le monde entier. Revendiqués par Daech, les attentats du 13 novembre ont été commis par neuf personnes, dont une toujours en vie : Salah Abdeslam. Le jour des attaques, Salah Abdeslam a loué une voiture et déposé trois kamikazes devant le Stade de France. Il était prévu qu'il se fasse exploser lui aussi mais aurait ensuite renoncé. Son procès, ainsi que celui de 19 autres personnes liées aux attaques, a débuté le 8 septembre 2021.
Après plusieurs mois d'audiences, le verdict a donc été rendu ce mercredi 29 juin 2022. Avant les délibérations, les accusés avaient la possibilité de s'exprimer une dernière fois et la déclaration de Salah Abdeslam a choqué les personnes présentes. "J'ai reconnu que je n'étais pas parfait, j'ai fait des erreurs, c'est vrai, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur." a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Si vous me condamnez pour assassinat, vous commettrez une injustice." Arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek en Belgique, Salah Abdeslam a plusieurs fois pris la parole lors du procès très médiatisé pour se défendre.
Une déclaration qui n'a pas attendri la cour d'assises. Ce mercredi, le seul survivant des commandos des attentats a été reconnu coupable de "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle" et de "meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste". Il a été condamné à la peine maximale prévue par le Code pénal en France : la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible. Instaurée en 1994, elle prévoit l'impossibilité pour le condamné de demander la liberté conditionnelle, la suspension de sa peine ou une permission de sortie pendant 30 ans. Passé ce délai, la perpétuité incompressible peut être remise en cause mais sous des conditions strictes.
Depuis sa mise en place, seules quatre personnes avaient été condamnées à la perpétuité incompressible avant Salah Abdeslam : le tueur en série Pierre Bodein (reconnu coupable de trois meurtres, deux viols et deux enlèvements), le tueur en série Michel Fourniret (condamné pour le meurtre de 7 femmes et adolescentes), Nicolas Blondiau qui avait violé et assassiné une petite fille de 8 ans et Yannick Luende Bothelo (condamné pour le viol et l'assassinat d'une adolescente de 14 ans).
Quant aux autres personnes qui étaient jugées ? 19 sur 20 ont été reconnues coupables des faits pour lesquels elles étaient poursuivies tels que "complicité de meurtres en relation avec une entreprise terroriste" et d'"association de malfaiteurs terroriste criminelle". Les peines vont de la perpétuité à 2 ans de prison. Seul l'un d'eux n'a pas été reconnu coupable pour "association de malfaiteurs terroristes" mais pour "association de malfaiteur en vue de commettre une escroquerie". Il avait fourni de fausses cartes d'identité aux terroristes et écope de deux ans de prison.