Les lycéens qui ont obtenu une note entre 8/20 et 10/20 au bac 2019 sont actuellement aux rattrapages. Cette année, avec la réforme du baccalauréat de Jean-Michel Blanquer, les professeurs ont été nombreux à montrer leur désaccord en menaçant de rendre les copies en retard et en souhaitant faire grève. Désormais, plusieurs enseignants ont décidé d'afficher leur opposition en surnotant les ados.
Beaucoup vont ainsi demander aux élèves : "Combien de points il vous manque pour avoir le bac ?" afin de leur donner le nombre de points manquants. Un professeur de mathématiques en Île-de-France a en effet révélé au Parisien qu'il allait se montrer "ultra-généreux" au niveau des notes. "Je vais faire en sorte qu'ils aient tous leur diplôme" a-t-il assuré, "Notre ministre a endossé le rôle de briseur de grève, il a refusé toute négociation qui aurait pu immédiatement stopper notre mouvement. Donc voilà ma réponse !". Même son de cloche chez une consoeur : "Comme je suis prof d'anglais, je demanderai aux élèves en anglais combien il leur manque de points. S'ils répondent ten points, ils en auront dix".
Cependant, pas tous les lycéens ne tomberont pas forcément sur des professeurs qui vont donner des notes généreuses aux rattrapages. Alors les révisions restent conseillées.
Le SNES (syndicat le plus représentatif du second degré) "déconseille aux collègues" d'en arriver à cette façon d'agir. Car en notant de façon exagérément bienveillante, ils risquent une sanction pour faute grave. Pour rappel, les professeurs doivent évaluer l'élève sur ses connaissances.
Rodrigo Arenas, président de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'élèves) a de son côté confié son mécontentement au micro d'Europe 1 : "Il faut arrêter de mettre les enfants spectateurs, comme si on était dans un couple où les parents sont en train de se disputer et on attend la fin de la scène de ménage". "C'est inacceptable que l'école devienne ce théâtre, vis-à-vis de nos enfants. On est en train de leur montrer que seul le rapport de force permet un dialogue dans ce pays" a-t-il indiqué, "Il faut que le chef de l'Etat s'en mêle".