7 janvier 2015, 13 novembre 2015... Deux dates marquées à jamais dans l'esprit des Français, qui vivent toujours dans la menace terroriste. Alors que l'Euro 2016 approche, que les pronostics sont lancés et que toute l'Europe aura les yeux tournés vers Paris, comment ne pas y penser ? L'État en tout cas y a réfléchi et a même lancé une application d'urgence attentats. Intitulée SAIP (pour Système d'alerte et d'information des populations), l'appli a été lancée ce mercredi 8 juin 2016 sur Apple et Google.
Disponible gratuitement en français et en anglais, elle a pour but d'alerter la population en cas de "crise majeure". Entendez par cela un attentat, mais aussi une catastrophe naturelle ou industrielle. Pour cela, elle doit rester ouverte et connectée à Internet. L'utilisateur peut choisir d'enregistrer jusqu'à huit codes postaux ou d'accepter la géolocalisation. Pour ceux qui s'inquiètent du respect de la vie privée, les autorités précisent : "L'application garantit le respect de la vie privée de ses utilisateurs : aucune remontée d'information et aucun enregistrement des positions géographiques des utilisateurs ne sont opérés, même en cas de géolocalisation."
Un écran rouge avec le mot "ALERTE" et un panneau attention écrit en majuscule s'affichera si le pire se produit. Quant à l'alerte sonore, elle est désactivée en cas d'attentat, pour éviter d'attirer l'attention des terroristes. L'appli propose également un code de conduite en fonction de la nature de l'alerte. Les usagers pourront également la partager sur les réseaux sociaux, grâce à des boutons de partage Facebook et Twitter.
Déjà, l'appli est critiquée. D'abord, seules les autorités peuvent lancer l'alerte, et non les citoyens, afin d'éviter les fausses informations ou blagues. Autre problème : le réseau. Comment faire si l'on se retrouve dans une salle de concert comme le Bataclan, où ça ne capte pas ? "Le ministère de l'Intérieur sera dégagé de toute responsabilité en cas indisponibilité du Service pour quelque raison que ce soit.", affirme l'État. Déjà, certains internautes craignent la paranoïa que celle-ci va faire naître...