C'est une avancée considérable dans le domaine de la médecine : quelques jours après que des chercheurs français ont fait une découverte majeure sur le VIH, on apprend qu'un patient atteint du VIH, connu comme "le patient de Londres", est considéré comme officiellement guéri du sida. "Nous avons testé un nombre assez considérable de lieux où le virus aime se cacher et pratiquement tout était négatif", a annoncé le professeur Ravindra Gupta, de l'université de Cambridge.
Après avoir bénéficié d'une greffe de cellules-souches, il n'a montré aucun signe du virus depuis 30 mois, malgré l'arrêt de ses traitements antirétroviraux. "Nous suggérons que nos résultats représentent une guérison du VIH", peut-on lire dans The Lancet HIV. Il a reçu une greffe de moelle osseuse afin de traiter le lymphome de Hodgkin (cancer du sang) provoqué par la maladie. "Nos conclusions montrent que le succès de la transplantation de cellules souches comme traitement du VIH, pour la première fois rapportée il y a 9 ans pour le patient de Berlin, peut être reproduite", estiment les chercheurs.
Le professeur Gupta précise toutefois : "D'autres patients ont bénéficié d'un traitement similaire, mais aucun n'est aussi loin dans la rémission (...). Il y en aura probablement d'autres, mais cela prendra du temps". D'autant que la procédure est lourde et risquée, avec un taux de mortalité de 10 %. Voulant être "un ambassadeur d'espoir", "le patient de Londres" a révélé son identité : Adam Castillejo, 40 ans, qui a grandi à Caracas, au Venezuela. Il est le deuxième à guérir du VIH : en 2011, le premier cas mondial de guérison concernait l'Américain Timothy Ray Brown, dit "le patient de Berlin".