Steven Spielberg est un grand amateur de western, mais, curieusement, il n'en a jamais réalisé. Tout au long de sa carrière, qui s'étend maintenant sur plus de cinq décennies, le cinéaste à l'origine de titres tels que E.T., Il faut sauver le soldat Ryan et La liste de Schindler a maintenu une tradition : regarder un film avant d'en réaliser un lui-même. Sans surprise, il s'agit d'un chef-d'oeuvre western.
"Je vais voir un film de John Ford, un ou deux, avant chaque film, tout simplement parce qu'il m'inspire", a déclaré Spielberg dans une interview accordée en 2013 à l'American Film Institute. "Je suis très sensible à la façon dont il utilise la caméra pour peindre ses images et à la façon dont il les cadre. Et à la façon dont il plante le décor et bloque les gens, en gardant souvent la caméra statique alors que les gens vous donnent l'illusion qu'il y a beaucoup plus de mouvement. Mais ce n'est pas le cas. En ce sens, il est comme un peintre classique. Il célèbre le cadre, et pas seulement ce qui se passe à l'intérieur".
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En particulier, Spielberg opte pour La Prisonnière du désert chaque fois qu'il s'apprête à repasser derrière la caméra : "Il faut que je voie La Prisonnière du désert. Je dois le faire presque à chaque fois".
L'amour de Steven Spielberg pour John Ford se retrouve dans The Fabelmans, son dernier film et une lettre d'amour à ses parents. Le film suit un jeune homme qui découvre le cinéma et l'utilise comme un moyen de faire face aux problèmes relationnels de ses parents et à leur divorce. Le film est en partie autobiographique et se termine par un épisode important de la vie du réalisateur : sa rencontre avec John Ford en personne.
La scène, qui se déroule à la fin, montre le protagoniste - une transcription de Spielberg - entrant dans le bureau du réalisateur, joué par David Lynch. Le cinéaste lui donne des conseils sur l'endroit où placer l'horizon pour rendre une image plus intéressante. Lorsque le protagoniste quitte le bureau de Ford, Spielberg lève la caméra pour faire une blague au spectateur sur ce qui s'est passé plus tôt.
La Prisonnière du désert, sorti en 1956, met en scène John Wayne et suit un vétéran de la guerre de Sécession qui entreprend un voyage pour sauver sa nièce après le massacre de la famille de son frère dans leur ferme du Texas. Jeffrey Hunter, Vera Miles et Natalie Wood complètent la distribution.
Article écrit en collaboration avec nos collègues de SensaCine.