Réalisé par Steven Spielberg, Les Dents de la mer est devenu le film le plus rentable de l'histoire lors de sa sortie en 1975. Il n'a donc pas fallu longtemps pour lancer une suite qui a atterri dans les salles trois ans plus tard. Cependant, Spielberg a préféré ne pas y participer. La vérité est qu'au début, il était prêt à le faire, mais avec une condition que les producteurs n'ont pas voulu accepter.
Quiconque a vu Les Dents de la mer se souviendra sûrement de la scène dans laquelle le personnage joué par Robert Shaw raconte la véritable histoire de l'USS Indianapolis et comment la plupart de l'équipage a été laissé à la merci des requins. Si vous ne vous en souvenez pas, voici de quoi rafraîchir votre mémoire dans la vidéo ci-dessus.
Mark Ramsey a révélé sur le podcast Shoot This Now que Spielberg avait proposé de faire une préquelle axée sur le sujet et a également raconté quelle a été la réaction en retour : "Ils l'ont d'abord contacté pour faire Les Dents de la mer 2 et il a dit : 'Je le ferai si c'est à propos d'Indianapolis.' Ils ont dit 'Non' et il a ensuite dit 'Non'. C'est ainsi qu'ils se sont séparés à ce moment-là".
A l'époque, Spielberg voulait faire un film très différent, quelque chose dans l'esprit du film Il faut sauver le soldat Ryan... avec des requins ; un drame de guerre basé sur des événements réels qui était clairement lié aux Dents de la mer mais qui allait dans une direction très différente.
Petit rappel historique, l'USS Indianapolis était un croiseur lourd de classe Portland issue de la Navy. Le navire reste tristement mythique pour son naufrage qui n'est autre que le plus meurtrier de l'histoire de la marine militaire US. Ce jour-là, le 30 juillet 1945, après avoir déposé ce qui servira à fabriquer les bombes atomiques qui seront envoyées sur Hiroshima et Nagasaki, l'USS Indianapolis prend une torpille de l'armée japonaise en mer des Philippines. En à peine un peu plus de dix minutes, il coule et pas moins de 300 membres de l'équipage sombrent avec lui, sur les 1 197 qui le composent initialement. 897 survivants vont alors se battre pour leur vie face au froid, au manque d'eau mais également aux attaques de requins. Au final, seuls 317 seront sauvés quatre jours plus tard.
Plutôt que de miser sur cette histoire tragique, les producteurs voulaient quelque chose de similaire au thriller original et préféraient ne pas avoir le réalisateur, qui avait déjà prouvé son talent avec Duel (1971) et ce premier volet mais qui n'était pas encore le roi d'Hollywood à qui l'on doit les sagas Indiana Jones ou Jurassic Park.
>> Le meilleur film d'horreur de tous les temps, c'est lui... selon Steven Spielberg en tout cas <<
Le Français Jeannot Szwarc a pris sa place dans le fauteuil de réalisateur et le résultat était Les Dents de la mer 2 (1978), une suite décente, une fois de plus avec Roy Scheider à la tête du casting, mais qui n'ajoutait pas grand-chose à ce que nous avions déjà vu dans le premier volet.
Par la suite, deux autres suites seraient faites, toutes gagnant moins que la précédente, avant qu'Universal ne mette fin à la franchise en 1987. On peut toutefois être très surpris que, depuis tout ce temps, personne n'ait essayé de lancer une nouvelle adaptation du roman original de Peter Benchley... Nous devrons nous contenter du très mauvais Megalodon (2018) et du duel pas terrible entre Jason Statham et un requin encore plus gros dans En eaux troubles (2018). D'ailleurs, une suite arrive bientôt et ça s'appellera En Eaux (très) troubles. c'est prévu pour le 2 août.
Article écrit en collaboration avec nos collègues de Espinof.