Swagg Man, Iteb Zaibet de son vrai nom, s'était fait connaître avec son rap et son côté ultra bling-bling. Il brûlait des billets de 500 euros et s'était fait tatouer le logo de Louis Vuitton sur le crâne, lui qui était déjà recouvert de tatouages. Swagg Man avait fini par changer de vie et s'était éloigné de la médiatisation. Mais il fait de nouveau parler de lui, et cette fois-ci dans les pages justice. Ce lundi 29 mars 2021, le rappeur franco-tunisien originaire de Nice a été condamné par la justice tunisienne à 5 ans de prison pour "escroquerie" et "blanchiment d'argent", comme l'a indiqué le journal La Presse. L'ex star du rap doit aussi payer "une amende de 100 000 dinars", ce qui fait un plus de 30 000 euros.
Swagg Man, qui était suspecté de tentative de meurtre, est accusé d'avoir extorqué 1,5 million d'euros en arnaquant des fans. Il y aurait 21 victimes présumées dans cette affaire d'arnaque et d'autres plaintes pourraient s'y ajouter. C'est l'association française Swagg Auxilium qui a récolté les témoignages de dizaines de victimes présumées, qui ont entre 13 et 35 ans et seraient plutôt fragiles. Ces fans qui auraient été abusés avaient demandé à l'artiste comment faire fortune comme lui. Le rappeur leur avait alors proposé des soi-disant placements juteux.
Mohamed Ben Brahem, un des avocats des présumées victimes, a indiqué à l'AFP que les "sommes extorquées à des Français, Tunisiens, Algériens ou Canadiens iraient de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d'euros". Mais d'après Me Mahdi Louzir, l'avocat de Swagg Man, si dettes il y a, il s'agirait des impayés "dans le cadre de relations commerciales".
Depuis novembre 2019, Swagg Man serait donc sous le coup d'un mandat d'arrêt de la justice française pour abus de confiance. Swagg Auxilium a précisé à l'AFP que certains ont porté plainte mais que "les escroqueries ciblaient des juridictions différentes", donc ce serait "quasi impossible pour les services de sûreté de regrouper assez d'éléments dans le cadre de leurs enquêtes".
Swagg Man se retrouve aussi au coeur d'une autre affaire de blanchiment d'argent. Celui qui avait lâché 50 000 euros dans un de ses albums a été accusé de blanchiment d'argent par la Banque centrale de Tunisie (BCT) en 2019. Il avait d'ailleurs été arrêté en juillet 2019 et placé en détention en Tunisie à ce sujet. Le problème ? Des virements suspects de plus de 6 millions d'euros. Une grosse somme totale qui aurait été versée en plusieurs fois depuis la Suisse, sur son compte tunisien.
Le parquet de Nanterre a aussi révélé à l'AFP que Swagg Man fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en France fin 2018, pour "escroquerie", "abus de confiance", "contrefaçon", "faux et usage de faux".