Dès sa présentation à l'E3 2014, Splatoon a éveillé la curiosité des joueurs. Un TPS qui remplace les traditionnelles armes à feu et le sang par des pistolets à peinture et des taches de gouache, le concept s'annonçait aussi enfantin qu'osé. D'ailleurs, on doit l'avouer : jusqu'au moment de l'avoir entre les mains, la production des créateurs d'Animal Crossing était loin de nous avoir conquis. Mais force est de constater que, manette en mains, ce jeu de tir à la troisième personne possède des qualités indéniables, à commencer par sa jouabilité pour le moins intuitive et dotée de suffisamment de subtilités pour que même les as de la gâchette se sentent défier.
Au lancement, un tuto simple se charge d'ailleurs de présenter dans les grandes lignes ces commandes abordables. On utilise ainsi le stick gauche pour se déplacer, la gâchette droite pour tirer et celle de gauche pour se transformer en calamar et glisser dans les flaques de peinture (même verticalement). Autre atout de cette "nage" dans la gouache, elle permet de recharger sa peinture et de se cacher. Pour viser, on dirige le pointeur de son arme avec le stick droit et en inclinant le GamePad. Une visée gyroscopique un peu déroutante mais qui s'assimile facilement. En tout, il ne faut pas plus de 5 minutes pour être prêt à visiter Chromapolis, la cité des Inkling.
A partir de là, le joueur a accès à trois modes de jeu principaux : le mode "Héros" (Solo), le mode "Dojo" (Duo) et le mode "Multijoueur" en ligne. Dans le mode Héros, l'objectif est de récupérer des mains des Octaling (les vieux rivaux des Inkling), le Grand Poisson-Charge qui alimente Chromapolis en électricité. Plutôt bien construit, cette campagne permet principalement de se familiariser plus en profondeur avec les commandes du jeu, le tout dans des niveaux à la modélisation variée et vertigineuse, et abritant casses-têtes, ennemis et boss à la sauce Nintendo. Comprendre par là que la difficulté n'est pas très élevée et que le scénario est absent.
Pour plus de challenge, autant se tourner vers les modes suivants. Dans le "Dojo", deux joueurs s'affrontent (l'un à la manette, l'autre au GamePad) dans les arènes du mode multijoueur, la victoire revenant au combattant qui a détruit, à la fin du temps imparti, le plus de ballons disséminés sur le champ de bataille. Soyons honnêtes, ce gameplay, certes plutôt fun, ne casse pas trois tentacules à une pieuvre et on en fait très vite le tour au bout de 2-3 rounds. En fait, on peut se demander si le Dojo n'est pas avant tout un bon moyen de se familiariser avec la construction des maps du mode multi plus qu'un véritable défouloir entre potes.
Venons-en donc à ce fameux multi, l'essence même de ce qui ferait de Splatoon le "Mario Kart du jeu de tir". Déjà, mettez votre quête du frag de côté. Dans Splatoon, éliminer ses adversaires est secondaire. C'est d'autant plus le cas dans le mode "Guerre de territoire" au sein duquel deux équipes de 4 joueurs s'affrontent pour couvrir de peinture la plus grande surface de la map. Vous aurez donc beau avoir 20 kills à votre actif, si le terrain est recouvert de la peinture de votre ennemi à la fin du round, cela n'assurera pas forcément la victoire de votre team.
Côté gameplay, les affrontements sont addictifs et nerveux. Les parties s'enchaînent rapidement et les maps, de tailles variées, sont agréables à explorer. Et pour les "hardcore gamers" qui craignent de se retrouver face à un jeu trop accessible, Splatoon est au contraire compatible avec les stratégies poussées. Ceci s'explique d'une part par des matchs propices au teamplay (coordonner les déplacements, gérer les attaques..) ; et d'autre part, par une garde-robe et un arsenal, tous les deux complets, à débloquer via l'XP et à acheter avec l'argent accumulé en jeu.
On compte en effet des dizaines d'armes (corps à corps, sniper, mitrailleuse...) - plus les nouvelles à venir dans des mises à jour, chacune associée à une arme secondaire et une spéciale dévastatrice, cette dernière disponible qu'après avoir peint une grande surface (sans mourir). A cela s'ajoutent les vêtements, aux bonus divers et variés (vitesse et vie accrue, spécial rallongé...). Sans oublier les objets inédits des défis Amiibo, accessibles en synchronisant sa figurine Inkling. En bref, tout ce qu'il faut pour multiplier les combinaisons et se constituer des stuff adaptés aux situations comme aux cartes du jour. Ah oui, on a failli oublier : chaque jour, il n'est possible de jouer que sur deux maps du multi. Un roulement sympathique qui évite de se retrouver constamment sur les mêmes champs de bataille !
Terminons enfin par la direction artistique, tout simplement géniale. On apprécie tout d'abord de pouvoir jouer à un jeu Nintendo qui, pour une fois, ne met pas en scène l'un des héros de l'éditeur. Certains vont dire "c'est pas trop tôt". D'autres, comme nous, salueront l'originalité. Ensuite, comment ne pas avoir les yeux qui brillent face à l'univers haut en couleurs, aux personnages et aux décors (à la modélisation rafraîchissante et inspirée) de Splatoon. Même la bande-son, rock et loufoque, se fera probablement une place dans la tête des joueurs !
Verdict : Il était attendu au tournant ce Splatoon. A tort ? Loin de là ! Avec son univers coloré et son gameplay inédit comme addictif, la nouvelle production de Nintendo est un véritable ovni dans le paysage des jeux de tir à la troisième personne. Ainsi, malgré son contenu multijoueur pour le moment limité (que les développeurs alimenteront dans les prochaines semaines), il mérite amplement sa place dans votre collection de titres Wii U. La note de Purebreak ? 17/20 !
N.B : A la sortie du jeu, seules 6 maps ont été mises à disposition. De nouvelles seront bientôt ajoutées. Le mode multi "Défense de zone" n'est aussi pas encore accessible. Une mise à jour de l'article sera faite lorsque ces contenus seront disponibles.
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