Suite à l'enquête sur l'artiste parisien Wilfrid A., NEON Mag a reçu des messages au sujet de Spleen (candidat dans la saison 3 de The Voice sur TF1 en 2014). La rédaction du média est alors entrée en contact avec le compte Music Too, qui avait lancé un appel à témoins sur les violences sexuelles dans le monde de la musique. Et le magazine a fini par recevoir plus de 20 témoignages de jeunes femmes qui ont accusé Spleen de viol ou encore de harcèlement sexuel.
Plusieurs femmes assurent "avoir été violées ou avoir subi une tentative de viol" et "évoquent des caresses et des baisers non consentis". Elles expliquent aussi "avoir été filmées à leur insu pendant des actes sexuels forcés ou consentis, ces vidéos ayant ensuite servi à faire pression sur elles", "des récits de harcèlement, de menaces, d'exposition de photographies sans autorisation".
En octobre 2018, la même personne a déposé deux plaintes contre Spleen pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et captation d'images impudiques. Et le 6 novembre 2020, Margot (dont le prénom a été modifié) a déposé plainte pour viol.
Margot a raconté en détails un récit glaçant à NEON Mag. Selon elle, c'est en 2016 que Spleen entre en contact avec elle. Celui qui a fait parler de lui avec sa reprise de Toxic de Britney Spears dans The Voice et qui avait clashé The Voice lui aurait alors proposé de la rencontrer pour faire des photos dans un café. Mais une fois sur place, l'artiste lui aurait avoué "avoir oublié du matériel dans son studio". Du coup, il l'aurait fait entrer chez lui. Au début, la jeune femme aurait hésité avant d'entrer : "J'étais déjà déstabilisée, et en voyant mon hésitation, il s'est moqué de moi avec une phrase du genre : 'Ben t'as peur de quoi ?' Et je suis entrée".
Elle précise qu'elle se retrouve alors sur une chaise face à lui, qu'il la filme et lui pose des questions. "Ça a bien duré quatre heures" a-t-elle confié, "J'ai demandé à partir, il m'a dit que je pourrais après la dernière étape des photos". Puis "il s'est mis face à moi, et il m'a dit : 'Tu réagis comme tu veux'. Il a tenté de m'embrasser. J'étais scotchée au sol, je ne pouvais même pas bouger les pieds, je mettais juste le buste en arrière en faisant 'non' de la tête. Il a recommencé 5 fois, 6 fois, avec des regards méprisants, en m'attaquant sur mon manque de liberté, en disant que j'étais frigide ou homosexuelle".
Désemparée, "j'ai fini par le laisser faire, mais sans être active et avec une moue ostensiblement dégoûtée. Je pensais que ça le convaincrait de me laisser partir. Mais non. J'ai fini par me retrouver poitrine nue devant la porte d'entrée à vouloir sortir" a-t-elle raconté. Mais "il m'a bloquée et s'est mis devant la porte en disant : 'Descends juste en bas, je vais te faire écouter un morceau sur lequel j'ai travaillé et après, je te laisse partir, promis". L'appartement était un souplex, Margot a donc expliqué : "Je suis descendue", "le sol était jonché de photos de femmes nues ayant des rapports sexuels avec lui ou seules. Dans mon esprit, j'ai compris que c'était foutu".
La jeune femme tente une nouvelle fois de s'enfuir : "Je me suis retournée vers l'escalier et il était placé devant avec un sourire goguenard genre : 'Cocotte, tu ne partiras pas'. Le mec est méga baraque. Je n'avais pas envie de rivaliser avec lui. Il s'est approché et m'a poussée sur le lit. J'ai fait 'non' de la tête, j'ai dit 'non', et il m'a poussée. J'ai attendu que ça passe le plus vite possible".
Un viol que le chanteur aurait filmé ajoute-t-elle. "C'était horrible, il était au-dessus de moi et il mettait son coude à gauche de ma tête pour me forcer à regarder vers son appareil photo qui était à droite. Je me rappelle que pendant l'acte, j'essayais de cacher mon visage en faisant des mouvements avec mes cheveux" a-t-elle déclaré, "Ce malade m'a envoyé une capture de la vidéo qu'il a prise de moi pendant qu'il était en train de me violer".
NEON précise que Spleen, contacté par le magazine, "a démenti, via ses avocats, l'ensemble des allégations formulées contre lui par les témoins qui s'expriment dans cette enquête". En attendant un éventuel jugement, le chanteur bénéficie de la présomption d'innocence.