La précarité étudiante est une réalité en France. Alors que des étudiants clashaient le Crous face aux réponses retardées et aux refus de logements, un étudiant a raconté sa galère pour financer ses études. Mohamed Lamine Diaby est un ivoirien de 22 ans, en France depuis 6 ans. Il a obtenu son bac en France, a réussi sa classe préparatoire et le concours d'entrée à l'ESTP Paris (l'École spéciale des travaux publics). Mais pour décrocher son diplôme d'ingénieur, il lui faut une sacrée somme d'argent. Les frais de scolarité de la première année s'élevaient à 2 800 euros, et ils augmentent pour la deuxième et la troisième année : 8 100 euros chacune.
Boursier du Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires), il a demandé un prêt à la banque. Mais le prêt lui a été refusé car Mohamed n'a pas de garant. En effet, son père est décédé et sa mère élève seule ses 3 petites soeurs. "Dans ma famille proche, ou même des amis, personne n'a de CDI, or c'est la condition des banques" a-t-il aussi confié au Parisien.
Et il a beau chercher un job étudiant, il ne trouve pas non plus : "L'idéal serait que je trouve un petit travail. Pendant le confinement j'ai fait de la manutention, des livraisons etc., mais je n'ai plus rien. J'ai lancé beaucoup de pistes, j'espère que cela aboutira. L'important, c'est que je puisse finir mes études".
Désespéré de ne pas avoir de prêt bancaire ou de job pour pouvoir payer la suite de ses études supérieures, il a décidé de demander de l'aide en lançant une cagnotte en ligne sur la plateforme GoFundMe. "J'étais au pied du mur mais je ne voyais pas vraiment pourquoi des gens m'aideraient moi, et j'étais sûr que personne ne répondrait" a-t-il expliqué au même média. Mais, surprise, son appel aux dons a été vu et l'étudiant a réussi à récolter 9 719 euros grâce aux dons de 444 donateurs.
"Je prévois d'utiliser le surplus de l'objectif de la cagnotte pour les frais de scolarité de ma deuxième année et si possible celle de ma troisième année" a-t-il indiqué au journal. Et sur la plateforme GoFundMe, où il a aussi mis un lien de présentation vers son portfolio virtuel, Mohamed a remercié toutes celles et tous ceux qui ont affiché leur soutien avec des mots et/ou en donnant de l'argent : "Je voudrais profiter pour remercier très chaleureusement toutes celles et tous ceux qui m'ont soutenu aussi bien moralement que financièrement et qui ont relayé mon appel à l'aide, sans oublié celles et ceux qui m'ont laissé un message de soutien ou d'encouragement".
"Vous venez de sauver ma scolarité" a-t-il assuré, "Je vous tiendrai informer de l'évolution de ma situation dans l'onglet communauté". Désormais, son prochain défi sera la carte de séjour pour rester en France. Il a rendez-vous en octobre 2020 à la préfecture pour savoir où en est sa demande.