Si vous tombez nez-à-nez avec des personnes qui se mettent subitement à pleurer dans la rue, n'ayez crainte, c'est normal. Au regard de l'immense succès d'Un jour sur Netflix, il y a de fortes chances pour qu'elles aient regardé les épisodes de cette mini-série et qu'elles aient été choquées par l'épisode 13, aussi beau que tragique.
Et pour cause, même si cette création de Nicole Taylor n'a pas tout gardé du cultissime livre de David Nicholls sorti en 2008, elle n'en reste pas moins une fidèle adaptation. Aussi, à l'instar du film de Lon Scherfig avec Anne Hathaway et Jim Sturgess (2011), la série se termine avec ce triste rappel : quand vous aimez quelqu'un, ne perdez jamais de temps à le lui dire, car la vie est trop courte.
Un dénouement puissant qui offre une autre dimension et ampleur à tous ces ratés et problèmes de timing dans l'histoire d'Emma et Dexter, qui aurait pourtant pu... ne jamais exister. Au détour d'une interview accordée à The Wrap, Nicole Taylor a effectivement confessé qu'elle avait longuement hésité - attention spoiler - à garder la mort d'Emma, fauchée par une voiture alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son compagnon pour la visite d'un appart.
"Je ne voulais pas lui faire ça, parce que j'aime Emma et je sais que le public ne veut pas de sa mort, a expliqué la créatrice. Tous ceux qui ont lu le livre se souviennent de ce qu'ils ont ressenti quand c'est arrivé. Vous n'avez qu'une envie, celle de jeter le livre par la fenêtre". Nicole Taylor l'a ensuite ajouté, l'idée de se passer de cette fin lui a donc logiquement traversé l'esprit. "Il y a eu énormément de pensées à ce sujet. Je me suis plongée dedans afin de réfléchir à si, oui ou non, on voulait vraiment garder ça comme fin, a-t-elle admis. Ça me paraissait raisonnable à faire, de penser à d'autres fins".
Mais alors, pourquoi a-t-elle tout de même décidé de ne rien changer ? De briser le coeur de millions de spectateurs ? D'envoyer Dexter traverser un terrible enfer personnel ? De ruiner le concept de happy ending ? Elle a tout simplement compris que c'était cette fin qui offrait toute sa grandeur à cette histoire.
"Fondamentalement, cette fin fait partie de l'ensemble, a-t-elle soufflé. Cette histoire a sa propre intégrité thématique et structurelle. J'ai le sentiment que l'intérêt de tout ce qui est raconté ici, a besoin de ça. Aussi, changer cette fin aurait été gratuit et n'aurait fait qu'impacter négativement l'ensemble".
Une explication qui a du sens et qui permet aujourd'hui aux vendeurs de mouchoirs de partir à la retraite plus tôt que prévu.