Purebreak : Comment a commencé ta passion pour la musique ?
Vanina : Ça a commencé très jeune, avec la danse à l'âge de 7 ans. Le chant est arrivé un peu plus tard, vers mes 12 ans. Comme je dansais pour beaucoup de spectacles étant petite, je partais déjà en tournée en Corse, on m'a fait tester le chant pour une comédie musicale sur Bastia. Puis, on m'a dit 'tu devrais peut-être chanter plus souvent'. J'ai ensuite commencé à faire les deux pleinement.
Ça aurait été de la triche de dire à Amel Bent que j'allais faire l'émission
Tu as toujours eu envie d'être sur le devant de la scène ?
Oui, j'ai même une photo où j'ai 2 ans et je suis sur scène en Claudette. J'ai un sourire qui fait que je savais que je voulais ressentir cette sensation-là toute ma vie.
Quand et comment a démarré ta collaboration avec Amel Bent ?
C'est arrivé beaucoup plus tard, en 2019. Le chemin a été très long, mais après Les 10 Commandements, j'ai commencé à avoir un réseau assez large. J'enchaînais les petits jobs et les djam's dans différents endroit à Paris et c'est une amie qui est choriste pour Aya Nakamura qui a entendu que l'équipe d'Amel cherchait des artistes. Du coup, elle a dit mon nom. Et voilà, j'ai eu de la chance. On a fait une année de travail et de tournée ensemble. C'est l'un des meilleurs contrats que j'ai eus, avec Les 10 Commandements en 2016. Celui-là a été le dernier en date avant le confinement, c'est juste super.
Qu'est-ce qui t'a motivée à participer The Voice 2021 ?
C'est d'avoir des chansons et de vouloir partager ma musique. Du coup, utiliser la visibilité de cette émission pour pouvoir faire écouter ce que j'aime faire.
Ça n'a pas été trop difficile de garder le secret auprès d'Amel Bent ?
Ça a été super difficile, mais ça aurait été de la triche de lui dire que j'allais faire l'émission parce que je la connais. Je ne voulais pas qu'elle soit concentrée à essayer de me reconnaître. Mais j'ai eu peur. Je n'ai pas fait la maline sur le moment et puis, si personne ne se retourne, c'est dur. Il faut encaisser, mais j'ai voulu jouer le jeu jusqu'au bout.
Après la Star Academy, je n'étais pas très chaude pour refaire de la télé
Tu as hésité à refaire de la télévision après la Star Academy sur NRJ 12 ?
Oui, j'ai mis beaucoup de temps. Depuis 9 ans, je n'étais pas très chaude. Je me suis rendue compte que pour bien faire ce genre d'émission, il faut bien se connaître en tant que personne et en tant qu'artiste. Je pense qu'à l'époque, j'étais trop jeune, j'avais 23 ans. Je n'avais pas encore réglé certaines choses dans ma vie et même en tant qu'artiste. Aujourd'hui, je me suis sentie prête et je me suis dit que j'allais donner autre chose aux gens.
Quel était ton état d'esprit avant de monter sur scène ?
Quand on dit qu'on a le coeur qui va sortir de notre poitrine, c'est une vraie expression. On a l'impression qu'on ne va jamais réussir à sortir une note. C'est un vrai travail de respiration. Je suis quelqu'un qui tremble beaucoup quand je stresse. C'était très dur.
Est-ce que tu as choisi Laissez moi danser de Dalida pour éviter que Amel Bent ne te reconnaisse ?
Pas vraiment. J'ai plus choisi ce morceau par rapport aux paroles qui me correspondent et qui correspondent à la situation actuelle. Je veux juste danser et chanter en liberté. C'était juste parfait à dire à ce moment-là.
Je n'étais pas surprise qu'Amel ne me reconnaisse pas
Finalement, elle ne t'a pas du tout reconnue. Ça t'a surprise ?
Pas vraiment parce qu'elle m'entend sur ses titres, en faisant les choeurs ou quand on répète. Les titres que j'écris sont en anglais, ça n'a rien à voir, c'est carrément autre chose. Du coup, je n'étais pas surprise. Elle ne m'a jamais entendue dans ce registre-là, juste avec du piano voix.
Tu as bluffé les coachs avec ta prestation, tu t'attendais à cette réaction de leur part ?
Pas du tout. J'ai eu des très belles critiques, ça m'a même bouleversée. Ça fait du bien parce que, quand on fait une pause en tant qu'artiste, où on enchaîne juste les contrats et les tournées, il faut être pro et on fait juste ce qu'on nous demande de faire. Mais quand on doit se lancer seule, il y a une vraie remise en question. Ça fait des années que je ne l'avais pas fait, c'est très stressant parce qu'on ne sait pas trop se jauger. Du coup, quand il y a ce genre de réactions, on se dit 'bon, ça va, j'ai bien taffé toutes ces années' parce que c'est énormément de travail.
Tu as choisi de rejoindre l'équipe de Florent Pagny, ça te paraissait trop évident d'aller avec Amel Bent ?
Déjà, je me suis fiée à qui se retournerait en premier, qui sera touché par ma proposition en premier. Et puis, je voulais éviter l'amalgame qui aurait pu se faire. Je me souviens d'un chanteur dans The Voice qui travaillait avec M. Pokora et qui est allé avec lui. Je veux que les gens se fient à mes prestations. Ce n'est pas parce que je connais Amel et que je travaillais pour elle, que je suis là.
C'est super déstabilisant de ne pas avoir de public
Comment envisages-tu la suite de ton aventure ?
Je suis prête à partir sur des choses différentes. Je veux montrer un maximum de choses, mais il faut aussi s'adapter aux gens en face, le public. Je ne peux pas venir et imposer ce que j'aime faire. Il faut aussi toucher ceux qui vont regarder chez eux, qui ne peuvent plus aller dans les théâtres, les concerts. Ils auront The Voice le samedi soir. Il faut essayer de leur donner un bon moment.
Quel est ton registre habituel ?
C'est très américain et anglais. J'écoute beaucoup de français aussi, mais là, je suis beaucoup dans du RnB. Quelque chose de très doux. C'est très aérien ce que j'écris, c'est très love to love. J'aime bien parler d'amour, c'est très planant.
Vous avez vécu un tournage particulier cette année, peux-tu nous raconter les coulisses avec les conditions sanitaires ?
On était très bien encadré. La team est incroyable. Il y avait des gens super gentils. Je n'avais pas l'impression de préparer The Voice quand j'étais en coulisses. On est chouchouté, du coup, on ne sent pas trop la distance avec le masque. Par contre, ce qui calme tout le monde, c'est le test PCR, mais si tout le monde est négatif, ça détresse. Ca rend le truc un peu plus normal. C'est juste le fait de ne pas avoir de public, c'est super déstabilisant. C'est bizarre de n'avoir rien en face de soit, surtout quand on a la chance de monter sur scène. C'est incroyable ce qu'on est en train de vivre.
Slimane m'a toujours soutenue
Tu es aussi proche de Slimane, gagnant de The Voice saison 5. Est-ce qu'il t'a donnée des conseils ?
Même avant que je fasse The Voice, il me soutenait déjà. Slimane me conseille, il me pousse quand je n'ai plus envie. Il est très présent. Pour cette émission, il a su être présent sans trop en faire. Il m'a toujours soutenue.
Tu l'as rencontré comment ?
On s'est rencontré à l'Orphée, c'est un bar où on va djamer. On chante jusqu'à ce que le soleil se lève. On adore cet endroit, fermé depuis un an.
Comment appréhendes-tu l'après The Voice ?
J'ai un peu peur. Quand je vois les gens qui m'ont suivie à la Star Academy revenir, je me dis que ça va revenir. J'essaie de rester cool, mais on m'a pas mal briefée. On m'a dit que les retours sont bienveillants, les gens ne sont pas méchants comme sur une télé-réalité. Ce n'est pas le même public. Et puis, les gens qui me suivaient dans la Star Academy sont hyper contents de me retrouver dans The Voice. Ça me donne de l'énergie, ça me fait chaud au coeur. C'est trop cool. Ça va aussi créer de la nostalgie, surtout que Zaïra, qui a fait l'émission avec moi, c'est comme ma soeur aujourd'hui. On ne s'est jamais quitté depuis la Star Academy. On s'appelle tous les jours depuis 9 ans.
Tu as déjà des futurs projets ?
Je passe beaucoup de temps chez moi. je me suis aménagée un petit studio. J'écris beaucoup, je me fais des petites séances où je travaille mes chansons. On verra bien.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.