Depuis la rentrée 2022, Apolline de Malherbe est à la tête du Face à face sur BFMTV. Juste après Apolline Matin, sa matinale pour RMC Story, elle y a orchestré une interview d'Olivier Véran ce lundi 27 mars 2023.
Depuis qu'Emmanuel Macron a eu recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, la France est secouée par une crise politique. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le mardi 28 mars. Alors qu'Elisabeth Borne est déterminée à renouer le dialogue avec les syndicats, Olivier Véran a été confronté par Apolline de Malherbe sur sa volonté de ne plus avoir recours au 49.3 en dehors des textes budgétaires.
"Je suis porte-parole du gouvernement donc je suis porte-parole aussi de la Première ministre, mais je me garde d'interpréter les mots à sa place. La Constitution autorise un gouvernement - lorsqu'il est potentiellement mis en minorité - à recourir à un outil constitutionnel qui s'appelle le 49.3. Ce qui fait qu'au lieu de voter sur le texte, vous votez pour garder la confiance ou, au contraire, virer le gouvernement en place. C'est un vote extrêmement puissant", a expliqué celui qui a fait face à un gros malaise chez Cyril Hanouna sur C8.
Il a ensuite tenu à rappeler que les motions de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne n'avaient pas été adoptées. "A 9 voix près effectivement, votre gouvernement a été sauvé...", lui a répliqué Apolline de Malherbe. L'invité du Face à face a surenchéri en disant que la Constitution avait été modifiée par Nicolas Sarkozy au sujet de l'article 49.3. "Ce qui autorise à l'utiliser sur tous les textes budgétaires et une fois par session parlementaire sur d'autres textes, d'autres natures", a-t-il précisé.
L'animatrice, qui a eu un face à face très tendu avec François Ruffin, a reproché à son invité de se livrer à un cours constitutionnel. "Il y a une chose que je ne comprends pas du tout. C'est que là, vous êtes en train de me faire un cours constitutionnel. Mais en fait, on n'en est plus là...", l'a-t-elle recadré. Olivier Véran s'est défendu d'avoir voulu simplement rappeler "un basique".
"Mais les gens ont très bien compris désormais comment fonctionnait le 49.3", s'est emportée Apolline de Malherbe. "Le 49.3 n'est pas une arme gouvernementale qui serait tombée du chapeau. C'est quelque chose...", a surenchéri le porte-parole du gouvernement, avant d'être interrompu par l'animatrice qui lui a lancé : "Moi, ce que je veux comprendre, c'est : est-ce qu'il y a quelque chose de nouveau dans la déclaration d'Elisabeth Borne hier ? Si je comprends bien à votre explication de texte, il n'y a rien de nouveau !".
Quelques minutes plus tard, les débats se sont centrés sur l'interview d'Emmanuel Macron au 13 heures de TF1 et France 2. "Vous préférez garder le moment où il est sympa, mais il y a aussi des moments où il a décidé d'être un peu moins sympa avec Laurent Berger quand même et de le citer nommément. Et de dire qu'il était en minorité, presque de l'humilier... Laurent Berger a dit ici-même qu'il l'avait vécu comme une gifle...", a reproché Apolline de Malherbe à Olivier Véran. Ce dernier s'en est agacé.
"C'est une question que vous me posez ? Vous me demandez si le président de la République a humilié Laurent Berger ou vous l'affirmez ?", a-t-il lancé à l'animatrice qui a eu une étonnante surprise pour son anniversaire. "Non je vous pose la question !", a-t-elle répondu. "Il n'a pas du tout humilier qui que ce soit...", l'a sèchement recadré l'ancien ministre de la Santé...