Hollywood n'est pas le seul empire du vice à se retrouver bousculé par la révolution #MeToo depuis 2017. Le monde de la série, beaucoup plus discret mais tout aussi toxique, a lui aussi été maintes fois épinglé. Et notamment, par une idole de notre jeunesse : Sophia Bush.
Sophia Bush, c'est près de deux cent épisodes des Frères Scott, ce générique qui hurle "Iiii don't wanna be", des tonnes de couvertures de "Glamour"... Mais c'est aussi une femme de convictions qui 20 ans après sa révélation en tant que Brooke dans la série mythique n'en finit pas de balancer des porcs dans son podcast Inside of You. A ce titre, elle a largement dénoncé l'attitude du créateur des Frères Scott, Mark Schwahn, l'accusant notamment "d'avoir eu les mains baladeuses", décoché une blinde de commentaires inappropriés à son égard, mais aussi... de conserver dans son bureau des photos des jeunes actrices du show en lingerie, prises par la cheffe costumière, issues de scènes de la série.
Dégueu oui. Ce n'est malheureusement pas un cas unique dans la carrière de Sophia Bush, qui a épinglé dans son podcast toujours une autre série culte synonyme pour elles d'intolérables violences : Chicago PD.
Chicago Police Department, c'est une série policière de dix saisons que vous connaissez certainement si vous étiez scotchés à TF1 au milieu des années 2010. Divertissant pour le public, mais plutôt affligeant pour Sophia Bush, qui dénonce aujourd'hui des faits accablants de harcèlement, ce pourquoi elle aurait d'ailleurs carrément quitté le show au bout de quatre saisons. L'interprète de la détective Erin Lindsay décrit une vraie ambiance "de merde". Due à l'attitude toxique "d'un collègue acteur", dont on ignore encore l'identité véritable.
Harcèlement que l'actrice, qui se faisait notamment "crier dessus", aurait volontiers évoqué à l'époque, ne suscitant aucune réaction des mecs alentours. "Les mecs qui disaient tout le temps 'je t'aime tellement' ne se sont jamais interposés, ils n'ont jamais rien dit", tacle aujourd'hui la star qui souhaite mettre en lumière l'impunité dont font l'objet les agresseurs et harceleurs pour cette simple raison : le fait de fermer les yeux.
Entre les lignes, Sophia Bush s'en prend à une certaine solidarité masculine. Dans le jargon, on appelle ça le "boys club" : ce lien qui unit les mecs dans des milieux majoritairement masculins, où chacun épaule d'une manière ou d'une autre son voisin pour maintenir une domination qui va largement dans leur sens. "Je sais que certains de ces mecs ne sont pas contents que je pointe ça du doigt mais je m'en fiche", poursuit l'actrice.
Rien d'évident dans cette prise de parole, puisque Sophia Bush dénonçait déjà "des comportements abusifs" et des moments juste "intolérables"... en 2020, dans un autre podcast. Il a fallu trois ans pour que la star parvienne à nous en dire un peu plus sur le sujet, c'est dire si cette expérience est tout sauf funky.
Une seule chose importe aujourd'hui, à l'entendre : "Ces mecs ont plutôt intérêt à avoir peur. Et cela devrait les pousser à mieux agir". Sophia Bush souhaite que la peur change de camp : que l'angoisse éprouvé par les victimes à l'idée de libérer la parole, d'autant plus dans l'industrie très close du spectacle, laisse la place à la frousse ressentie par ceux qui demain peut être cesseront d'être impunis. Une vraie utopie féministe.