Sandrine Rousseau est bien souvent sous le feu des projecteurs, entre clashs, coups de gueule salvateurs et nouvelles moins heureuses. Récemment encore, elle prenait parti au sein d'une rixe opposant un chauffeur de taxi et un cycliste, rue de Tolbiac, dans le treizième arrondissement. Une séquence massivement diffusée sur les réseaux sociaux, et qui a érigé la députée écolo dans les tendances Twitter - comme souvent.
Mais, loin de la virulence opposant trop souvent chauffeurs automobiles et cyclistes au sein de la capitale, c'est une autre forme de violence dont est venue témoigner l'écoféministe récemment. Dans une interview accordée à Gala, Sandrine Rousseau est revenue sur un chapitre sombre, très sombre de sa vie.
Phase si désespérée d'ailleurs qu'elle a suscité en elle... des pensées suicidaires.
Replaçons-nous dans le contexte. En 2016, l'élue dénonce les agissements de l'ex-membre des Verts Denis Baupin, alors accusé d'agression sexuelle par quatre femmes. Cette volonté de porter en justice une telle affaire est courageuse : elle advient un an avant la révolution féministe #MeToo et sa libération de la parole. Mais en parallèle de cette actualité qui représente beaucoup de pression, Sandrine Rousseau vit une séparation.
Elle doit effectivement quitter son mari, et père de ses trois enfants. Une sacrée charge émotionnelle pour celle qui se voit dès lors obligée de concilier intime et politique dans un très court laps de temps, dans l'attente d'une bataille judiciaire. Si bien qu'à un moment, Sandrine Rousseau n'en peut plus. Elle témoigne : "Mon ex époux et moi, on attendait tous les deux, assis sur un banc. Je lui ai dit : 'Tout va sortir sur Denis Baupin'. Il m'a répondu : 'Tu sais, c'est un peu à cause de lui que l'on en est là''. Et ses mots m'ont fait chuter...".
"Je me sentais victime d'une triple peine. J'avais été agressée, je subissais des critiques, et je divorçais... J'ai pensé au suicide. Je ne voulais pas faire une simple tentative, je voulais vraiment que ce soit la bonne et y arriver. J'avais tout préparé. Mais au moment de passer à l'acte j'ai vu l'image de mes enfants. C'est ce qui m'a sauvée. J'ai eu un souffle de vie. Il faut s'accrocher aux souffles de vie".
C'est véritablement un "moment glauque", pour reprendre ses mots, que relate l'écologiste. Plus dramatique que glauque, d'ailleurs. Surtout, il en dit aussi long sur l'épuisement des victimes de violences sexuelles, que sur celui des femmes politiques, et des mères de famille. C'est aussi cela cette "triple peine" qu'aborde l'oratrice, une équation qui touche autant au relationnel et à la conjugalité qu'au respect de son intégrité de femme.
Un témoignage courageux, alors que les personnalités politiques sont censées rester sur une même ligne : celle de la punchline, de la "droiture", de la distance, au sein d'un espace bien rétro où exprimer ses émotions est perçu comme un débordement irrationnel. Et non pas, comme une source d'empathie. A tort ?