Quelques semaines après son départ surprise de France 2, Laurent Ruquier a signé ses premiers pas sur BFMTV le lundi 25 septembre 2023. Dès 20 heures, il a ainsi pris les commandes du 20h de Ruquier avec Julie Hammett. Et tout ne s'est pas passé comme prévu.
Preuve en est, dès le début de l'émission, celui qui a tapé du poing après des attaques de Pascal Praud a été perturbé par un incident en plateau. "C'est un pupitre qui vient de tomber, je crois", a-t-il commenté. Ce à quoi Julie Hammett a réagi : "Ah oui, c'est la petite pédale, mais c'est pas grave". "Comment ça la petite pédale ?!", s'est interloqué l'ex-animateur de France 2 avant que sa partenaire précise : "La pédale pour le prompteur !". Et le compagnon d'Hugo Manos de renchérir : "Je sens que ça va être difficile avec vous. Elle a le fou rire facile, on m'avait prévenu...".
Puis, pour son premier débat, Laurent Ruquier a choisi de revenir sur la manifestation contre les violences policières qui s'est tenue, à l'appel de La France Insoumise, le samedi 23 septembre à Paris. Au cours de celle-ci, une voiture de police avait en effet été prise pour cible par des individus cagoulés. Pour en débattre, celui qui a été accusé de censure a donc reçu David Guiraud, député LFI du Nord, qui a rapidement fustigé qu'un bandeau "Manif anti-police : dérapage obligé ?" soit mentionné à l'antenne.
"Aborder ce sujet avec un bandeau où il y a marqué 'manif anti-police' et concentrer le débat sur ces deux minutes d'événements qui sont malheureuses...", a-t-il lancé avant que le nouvel animateur de BFMTV l'interrompt : "Elles ne sont pas seulement malheureuses, elles sont choquantes". "Mais concentrer le débat et entrer dans le débat de cette manière-là, c'est une stratégie délibérée qui vise à anéantir toute réflexion de la part des gens. Parce que ce qui s'est passé pour moi qui manifestais à Lille, ça ne correspondait pas du tout au traitement tel qu'on est en train de faire de cet événement", a insisté le député LFI.
Julie Hammett a alors tenu à faire une mise au point. "On a couvert les manifestations dans leurs globalités, mais quand il se passe un incident de la sorte qui, quand même, n'est pas anodin, on est obligés d'en parler aussi", a-t-elle précisé à David Guiraud. Ce à quoi celui-ci a réagi : "C'est là où je ne suis pas d'accord avec vous. Vous pouvez vous sentir obligés d'en parler, c'est vrai que c'est un fait, mais ça fait longtemps qu'on en parle. Moi par exemple, j'étais dans une manifestation aux côtés d'une famille : celle d'Amine Leknoun (jeune habitant de Roubaix tué par un policier de la BAC, ndlr)".
"J'aimerais bien que l'on parle autant - que ces deux minutes que vous avez mis - du fait que ce jeune homme, qui a été tué il y a un an, l'enquête patine. Et qu'il y a des journaux qui ont fait des révélations sur cette enquête. Vous savez, ce sont vos confrères de Libération qui ont été convoqués par la police. La police qui leur a mis la pression pour qu'ils révèlent leurs sources. Vous savez, vous journalistes, que révéler ses sources, c'est jamais bon signe de la part d'un pouvoir quand il vous demande ça...", a-t-il lancé à Laurent Ruquier et Julie Hammett.
David Guiraud ne s'en est pas arrêté là. "Il faut entrer dans ces sujets-là avec des faits, une logique, une réflexion. Pas avec des bandeaux 'manif anti-police' et des images de casse uniquement !", a asséné celui qui a eu un vif accrochage avec Laure Lavalette sur BFMTV. Laurent Ruquier a alors tenu à souligner : "C'était quand même une manif anti-police, mais pas seulement. C'était aussi contre le racisme systémique, on le sait...". Ce à quoi son invité a répliqué : "Vous vous trompez ! Ce n'était pas une manif anti-police. C'était une manif pour la justice !".