Comment est-ce que l'on fait pour incarner un ado de 16 ans, sans tomber dans les mauvais clichés ?
Laurent Lafitte : J'ai essayé de me remémorer comment j'étais à cette époque-là, même si je ne suis jamais parti complètement en vrille. Je pense que la rébellion est la même pour tous. Et puis physiquement j'ai repensé à cette manière qu'on a de se tenir quand on grandit très vite. Comment on fait pour être très vite saoulé par ces gens qui ne nous comprennent pas, avant d'avoir d'un coup une patate incroyable dès qu'il s'agit de faire une connerie. C'est cette espèce de montagne russe continuelle dont j'ai essayé de m'inspirer.
Et en parlant de connerie, quelle est la pire chose que vous ayez pu faire à 16 ans ?
Laurent Lafitte : J'ai pas fait de grosses conneries même si je piquais la voiture de ma mère quand j'avais 15 ans. J'allais sur le périph avec. Mais c'était une automatique, donc j'étais pas non plus un grand dingue. (rire).
Tristan Séguéla : A 12 ans j'ai volé des Poscas (des marqueurs, Ndlr) à la librairie du coin et j'ai tagué sur une boîte aux lettres de la poste : "R.D.T." pour "Retourneur De Trône". Et à mon premier tag, alors que je tremblais car je pensais que c'était le truc le plus grave du monde, je me suis fait attraper par une mère de famille qui m'a fait me mettre à genoux dans la rue. Elle voulait m'amener au commissariat et je l'ai supplié de ne pas le faire.
Laurent Lafitte : C'est génial. C'est le punk de Neuilly ! (rire)
Victor George : Je crois qu'en mode ado j'ai déjà fait une fugue. J'étais en vacances, je me suis barré et mon père m'a cherché en voiture pendant des heures. C'était assez drôle... Enfin rétrospectivement parlant.
On ne peut pas parler du film sans mentionner l'étrange coupe de cheveux d'Arnaud Mustier, ton personnage. Elle a été inspirée par quoi/par qui ?
Laurent Lafitte : C'était une espèce de tentative de coupe de footballeurs...
Tristan Séguéla : Qui maintenant se trouve être une coiffure totalement à la mode, puisqu'il n'y a pas une personne qui n'a pas les cheveux rasés sur le côté. A tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir des cheveux sur le dessus, c'est une manière de leur dire : "Va te faire foutre, moi je garde tous ceux que tu n'as pas". C'est un défi lancé aux chauves ! (rire)
Laurent Lafitte : C'est ou très court, ou comme toi (me pointant, Ndlr) avec une mèche. Mais attention, la mèche c'est sur le déclin, va falloir trouver autre chose. (rire).
Et si vous pouviez retourner à l'époque de vos 16 ans, y a quelque chose que vous aimeriez changer ?
Laurent Lafitte : Oui, y a des choses où je n'étais pas très performant (rire).
Tristan Séguéla : En même temps, c'est ça le charme des premières fois... C'est bien d'être malhabile.
Laurent Lafitte : Mais moi j'ai été interrompu par la police quand même. J'étais en Espagne et y a la police civile qui est venue nous séparer. C'était pas bien du tout. Elle s'appelait Murielle et elle vit en Nouvelle-Calédonie maintenant.
(Tout le monde se met à rire)
Laurent Lafitte : Non mais c'est pas à cause de ça (rire).
Dans 16 ans ou presque, Arnaud Mustier ne contrôle plus son drôle de fantasme avec une animatrice télé. Quel était le votre à 16 ans ?
Victor George : Je sais pas. Maintenant nos fantasmes sont un peu cassés avec tout cet aspect sexuel à la télé ou dans les clips. C'est un peu banalisé, c'est dommage. Mais il y a Selena Gomez qui est très mignonne.
Laurent Lafitte : A 15 ans j'étais fan de Madonna, mais je la trouvais plutôt flippante. (rire)
Tristan Séguéla : Moins qu'aujourd'hui...
Victor : Elle l'était déjà.
Laurent Lafitte : Mais j'ai pas le souvenir d'une image fantasmagorique.
Tristan Séguéla : Moi je fantasmais sur les filles de la classe ou d'à côté. Pas sur une chanteuse ou quelqu'un d'inaccessible. Mais y a un truc qui me faisait délirer à l'époque, c'était des collants avec la couture apparente, mais derrière. C'était des collants satinés, ça me rendait complètement fou.
Laurent Lafitte : Ah oui, opaque et brillant ?! Y avait couleur chair ou noir. Mais ça grossissait les jambes.
Tristan Séguéla : C'est un peu l'équivalent aujourd'hui du Legging en cuir. C'est pas chic, mais quand t'es ado c'est dur à gérer...
Dans le film on découvre différentes méthodes de drague délirantes mais pas toujours efficaces. Quelle est celle qui marche à tous les coups ?
Victor George : Être naturel, ça sert à rien de tricher. C'est aux filles de voir si on leur plaît ou non.
Laurent Lafitte : Je pense qu'il ne faut surtout pas de technique. Si on commence à piquer des recettes c'est la catastrophe. Il faut être sincère, pas timide sans être grande gueule. C'est difficile. Moi je suis nul en drague. Déjà que je ne sais pas me comporter en soirée. J'ai toujours peur d'avoir mauvaise haleine à cause de l'alcool. C'est très dur de parler en inspirant (rire).
Tristan Séguéla : J'ai des amis qui draguent tout le temps avec la main devant la bouche.
Laurent Lafitte : Ba oui c'est horrible. Ou alors faut prendre des vodkas-get.
Victor George : Sinon y a une autre technique, c'est de faire boire la fille un max...
Laurent Lafitte : Ou y a la même avec le GHB (rire). Je vous conseille plutôt le GHB.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, vous avez certainement déjà eu le droit à quelques râteaux ? Quelle est votre pire humiliation ?
Victor George : Moi j'étais au CP. J'avais dessiné un coeur sur un bout de papier et la fille est venue me voir et l'a déchiré devant moi.
Laurent Lafitte : (rire) Mais c'est horrible. Qu'est-ce qu'elle est devenue ?
Victor George : Je sais pas...
Laurent Lafitte : Elle est sûrement seule et malheureuse. Pour moi y en a eu un paquet. Mais j'en n'ai pas un mémorable. Je me souviens pas vraiment d'une humiliation.
Dans le film on découvre une énorme fête digne des plus belles Skins Party. Tout a été encadré pour la tourner ou vous avez eu le droit à de "l'impro" ?
Victor George : Elle a été préparée des mois à l'avance, rien que pour le décor. C'est une maison qui est à 40 minutes de Paris et on dirait une maison de Trouville, c'est incroyable. Mais la maison on l'a déglinguée, la piscine a été explosée. On a dû donner un peu d'argent à la propriétaire. (rire) Mais la scène a été préparée, il y avait 200 figurants tous les soirs, qui eux faisaient vraiment la fête. On a appris après qu'ils avaient remplacé les fausses bouteilles par des vraies, donc je crois qu'ils ont dû bien s'amuser. (rire)
Et pas vous ?
Victor George : Non, il faut être sérieux un peu de temps en temps (rire).
Question qui tue pour terminer : Les personnages jouent tous aux jeux vidéo de foot dans le film. Du coup, plutôt FIFA ou PES ?
Tristan Séguéla : Je vais être très décevant sur ce coup-là, mais je m'en fout. Je joue pas, même si j'adore le foot. Je suis pro-GTA, pour rester un minimum cool (rire).
Laurent Lafitte : Ah moi le summum de ma coolitude c'est que je joue au Baggamon sur iPhone (rire). Une petite version gratuite qui est très bien, même si elle est un peu injuste par moment. Je n'ai jamais joué à un jeu vidéo, sauf dans les Arcades...
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