Rare exemple de film catastrophe tout droit sorti de l'Hexagone, Acide vient de débarquer en salles et son pitch est prometteur : en compagnie de sa fille, un homme incarné par Guillaume Canet traverse une France ravagée par des pluies acides... Littéralement acides. Un cauchemar loin d'être si surréaliste. D'ailleurs, le cinéma nous a très souvent rappelé que notre planète n'était qu'à deux doigts d'exploser. La preuve en six films géniaux.
Et si par-delà la crise climatique, c'était l'idiotie humaine qui allait provoquer la fin du monde, tout du moins de notre monde ?
Le créateur des séries Beavis & Butthead et King of the Hill le suggère dans cette dystopie aussi drôle que désespérante. Dans cette vision d'un futur pas si éloigné, c'est la télé-réalité, la malbouffe et le culte des flingues qui dominent, et "l'intellectuel" est clairement devenu une espèce menacée. Tout aussi inquiétant qu'une pluie acide quand on y pense. Bien des critiques affirment d'ailleurs que le film annonçait la présidence de Donald Trump... Le plus climatosceptique de tous les dirigeants au monde.
Film "post apocalyptique", autrement dit qui prend place après l'apocalypse (comme la saga des Mad Max), La Route nous colle aux basques de Viggo Mortensen (Aragorn en personne), arpentant les chemins désolés d'un monde totalement détruit auprès de son jeune fils. Des terres profondément grisâtres, comme un arbre carbonisé. Alors que "notre maison brûle", comme le dit Greta Thunberg, l'image n'en est que plus forte.
Drôle de fin du monde que celle que déploie ce film inspiré d'un roman de Stephen King, le Maître de l'horreur : cette apocalypse-là se destine à une simple bourgade, envahie d'une brume épaisse d'où émanent d'inquiétantes menaces. "Apocalypse", le mot n'est pas anodin, puisque la religion (et le fanatisme) occupe une grande place dans ce film aussi flippant que désespéré. Le réalisateur des Evadés et de La ligne verte nous rappelle avec force nihilisme la raison numéro 1 de la fin du monde : la folie humaine.
Hyper feel good.
Dans les années 90, la fin du monde a pris de multiples visages : astéroïde belliqueux dans Armageddon, météorite propulsée droit sur la Terre dans Deep Impact, ou encore invasion extraterrestre furibarde dans Independance Day... Le pic de Dante n'est pas le plus connu de tous ces films catastrophe et pourtant, il suggère une même logique : l'être humain se retrouve condamné, comme puni, face à une force qui se réveille et lui fait payer son inconscience - en l'occurrence, ici, une éruption volcanique. Cheh ?
L'un des films "post apo" les plus contestés - les uns lui vouent un culte, les autres s'en moquent sans pitié - est aussi l'un des plus écolos ! Cette grosse production (extrêmement coûteuse pour l'époque) met en scène notre planète recouvert d'eau. Notre globe n'a jamais été aussi bleu. Tout ça à cause d'une catastrophique fonte des glaces, évidemment provoquée par le réchauffement climatique, qui l'a transformé en Aqualand géant. Le Mariner, un homme doté de branchies (Kevin Costner) y combat de méchants pirates alors que ceux qu'ils croisent chérissent une denrée rare : la terre.
Prophétique ?
Et si le plus détesté des films de M Night Shyamalan était l'un de ses meilleurs ? On a clairement le droit de se poser la question face à Phénomènes, film catastrophe considéré comme un nanar absolu, surtout venant de celui qui nous a offert d'absolues leçons de cinéma comme Sixième sens, Signes, Le village... Pourtant, en dirigeant Mark Wahlberg et Zooey Deschanel en proie à un Mal invisible, le cinéaste captive et génère du sens. Beaucoup.
Car dans Phénomènes, la menace qui pousse le monde entier à une vague de suicides morbides n'est pas un monstre ou une entité palpable, elle tient plutôt de l'air et des plantes, se propage comme un parfum toxique et mortifère dans l'atmosphère. Elle mènera d'ailleurs nos protagonistes vers des territoires agricoles.
C'est certain, encore un film absolument pessimiste qui devrait à n'en pas douter filer des cauchemars aux plus éco-anxieux d'entre nous. Joie !