
En 2007, Guillaume Canet remportait le César du meilleur réalisateur pour son adaptation du roman Ne le dis à personne. Et si cette partie de sa carrière n'est pas aussi étoffée que celle en tant qu'acteur, il a néanmoins pu mettre son talent à profit dans des films mémorables comme Mon idole ou encore Les Petits Mouchoirs.
Un rôle de réalisateur qui l'a même vu fricoter avec Hollywood via le projet Blood Ties de 2013, remake américain du film Liens du sang (dans lequel il avait joué en 2008), qui lui avait permis de côtoyer de grands noms comme Clive Owen, Zoe Saldana ou encore James Caan. Et à en croire l'actuelle star d'Ad Vitam sur Netflix, il aurait même pu décrocher un projet encore plus ambitieux.
Auprès de Brut, Guillaume Canet a révélé que Martin Scorsese l'avait contacté à la fin des années 2000 afin de lui proposer un projet très spécial. "J'étais allé le voir exprès à New York pour un film sur la vie de Jacques Lusseyran [un résistant français, déporté dans le camp de Buchenwald, ndlr], a-t-il expliqué. Il voulait que je réalise le film".

Une situation décrite comme "lunaire" par l'acteur, qui n'en revenait pas de parler de son cinéma avec une telle légende. "Il me parlait de Ne le dis à personne. J'étais complètement subjugué d'entendre Scorsese me parler de mon film, s'est-il remémoré avec émotion. Il me demandait comment j'avais fait certains plans, quoi... De Cluzet qui court dans les escaliers... Et moi je lui dis 'C'est un plan que vous avez inventé vous, en fait, dans Mean Streets...'."

Malheureusement, si cette rencontre "surréaliste" faisait évidemment son bonheur, ce projet n'a jamais vu le jour. Non pas, parce que Martin Scorsese aurait changé d'avis, mais simplement parce que Guillaume Canet ne le sentait pas. "J'étais pas fasciné pas le scénario et, surtout, j'étais en train de préparer Les Petits mouchoirs, je partais dedans, a expliqué Guillaume Canet. Lui, voulait qu'on tourne tout de suite et je ne pouvais pas lâcher tout ce que j'avais mis en place, c'était compliqué."

Un moment compliqué pour Canet : "Je ne savais pas comment lui dire non", dit-il. Mais ça s'est finalement bien terminé. En privilégiant Les Petits Mouchoirs, Guillaume Canet s'est retrouvé à la tête de l'un des plus gros succès cinéma de 2010. Surtout, Martin Scorsese ne lui en a jamais voulu : "Il m'a simplifié le truc en me disant, 'Tu sais, un projet, il faut être à fond dessus ou pas du tout. T'inquiète pas, ça se refera'."
Bon, même s'il assume toujours autant ce film face aux critiques, pas sûr que son aventure auprès d'Astérix et Obélix lui serve de meilleure carte de visite pour convaincre le réalisateur de lui confier un nouveau projet...