Le 24 octobre sera à l'avenir un jour férié pour tous les fans de Britney Spears : car il s'agit ni plus ni moins que la date de publication en librairies de The Woman in Me, les Mémoires de la Reine de la pop. L'interprète de Toxic, enfin libérée de la tutelle paternelle, y révèle beaucoup de choses. Et pas les plus feel good.
Ainsi, a pu relater le magazine People, Britney Spears nous apprend notamment qu'elle a avorté, au cours de se relation avec Justin Timberlake. On ignore la date précise mais l'on sait que cette relation s'est étendue entre 1999 et 2002. Cette révélation n'a rien d'anodin : c'est un sujet très important pour la célébrité.
Voici d'ailleurs les mots de Brit' : "Encore aujourd'hui, c'est l'une des expériences les plus difficiles de ma vie". Cet avortement aurait eu lieu sur la décision de Justin Timberlake, "qui ne voulait pas être père". En lisant ces révélations, on éprouve volontiers les affects encore forts de la chanteuse. Et elle a raison d'en parler.
Pourquoi ? On t'explique.
"Si la décision avait été la mienne, je ne l'aurais jamais fait", développe Britney dans son livre. Cela pourrait passer pour une simple info "people", d'autant plus que Justin Timberlake est tout aussi célèbre que la chanteuse. Mais c'est bien plus que ça : en fait, il faut vraiment écouter Britney. Par-delà ses hits.
En évoquant son filtre son interruption volontaire de grossesse, la chanteuse brise clairement un tabou. Quoi, l'IVG, un tabou en 2023 ? Oui oui. Surtout outre-Atlantique. Depuis le 24 juin 2022, la Cour Suprême des États-Unis a révoqué l'arrêt Roe vs Wade. Cet arrêt très important accordait aux citoyennes américaines le droit d'avorter légalement dans tout le pays. Une avancée majeure qui perdurait depuis un demi siècle.
Depuis, le droit à l'avortement a été violemment malmené, et les droits fondamentaux des femmes mis à mal, selon les Etats et leurs législations, allant du "moins" à l'hyper-restrictif. Pour donner une idée, certains Etats interdisent l'avortement même lorsqu'il fait suite à un viol. En juillet 2023, un Etat, la Caroline du Sud, interdisait toute diffusion d'informations à propos de l'IVG. Donc oui, c'est "tabou".
Voir Britney en parler ouvertement, ça compte.
Même si la célébrité associe cela à "l'une des expériences les plus difficiles" de sa vie. Et que l'on comprend entre les lignes qu'elle aurait souhaité assumer sa maternité. C'est encore là que son témoignage est important. Si en parler revient à dédramatiser, Britney ne cache pas la souffrance qu'elle a vécue. Du coup, elle rappelle aussi que l'expérience de l'avortement a des incidences qui varient selon les individualités.
L'interruption volontaire n'est pas un traumatisme pour toutes les femmes, mais si tel est le cas, pourquoi serait-il au juste moins important d'en parler, de partager ses affects et son témoignage ? Toutes les voix comptent. Et les femmes doivent disposer librement de leur corps, comme de leur parole. L'air de rien c'est un peu tout cela que symbolise le témoignage de celle qui fut, des années durant, la petite chérie de l'Amérique.