Là où Maman, j'ai raté l'avion a connu de nombreuses suites grâce à son succès en 1990 (au point d'avoir même un nouveau reboot, un peu raté, sur Disney+ en 2021), L'étrange Noël de Monsieur Jack n'a jamais eu le droit à une telle extension. Une surprise au regard de son immense succès, faisant de ce film l'une des oeuvres les plus emblématiques de la pop-culture ? Oui... et non.
Interrogé par Empire sur cette étrangeté dans un monde Hollywoodien où l'argent prime habituellement sur tout le reste, et en particulier la créativité, Tim Burton a confessé qu'il s'agissait de sa propre décision et qu'il ne comptait pas se laisser dicter le contraire par qui que ce soit.
"J'ai déjà fait des suites, j'ai fait d'autres choses, j'ai même fait des reboots, donc je suis passé par tout ce bordel. Mais je ne veux pas que ça arrive à ce film, a déclaré le papa de Jack, faisant référence aux films Batman, le défi ou encore La planète des singes ou même Dumbo (la version live-action du film d'animation). C'est sympa de voir que des gens y sont visiblement intéressés, mais je ne le suis pas".
Puis, le collaborateur d'Henry Selick sur ce projet, qui avait en tête ce film depuis 1982, l'a ajouté : "J'ai la sensation d'être ce vieux monsieur qui possède un petit bout d'une propriété et qui refuse aux puissants de lui prendre son terrain". Et d'imiter, en prenant une grosse voix grognonne : "Dégagez de mon terrain, sales petits... Vous n'aurez pas ma propriété ! Je m'en fiche de ce que vous voulez construire avec. Vous êtes chez moi... Où est mon flingue ?!"
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Une déception pour tous les fans tant cet univers ne prend pas une ride depuis trente ans et recel de potentiels à exploiter, mais un joli pied de nez de la part du réalisateur aux studios. Comme lui et Henry Selick le rappelaient récemment auprès du New York Times, il faut savoir qu'au début des années 90, Disney ne croyait pas du tout en ce projet. Au contraire, craignant plus que tout la noirceur de l'histoire, les dirigeants de l'époque avaient refusé d'y associer le nom du studio, préférant le sortir sous la bannière de Touchstone Pictures.
"A chaque fois que vous réalisez quelque chose comme ça, d'un peu inconnu, à savoir du stop-motion avec des personnages sans gros yeux et beaucoup de musique, ça n'a jamais rien de très confortable, s'amusait Tim Burton. C'était évident que Disney serait nerveux à son sujet". De son côté, Selick rappelait, "Le studio avait peur d'endommager son image. S'il avait adossé le nom de Disney par-dessus, le film aurait été un plus gros succès à l'époque".
Le récent succès de Mercredi sur Netflix l'a pourtant rappelé : il faut toujours croire en Tim Burton ! Tant pis pour Disney.