On peut comprendre les critiques du public à l'encontre de la mode actuelle chez Disney qui consiste à remaker à l'identique ses films d'animation classiques en live-action. Pourtant, rassurez-vous, Dumbo ne fait pas partie de cette catégorie. Au contraire, Tim Burton a eu la brillante idée de réinventer l'histoire à sa façon.
Ainsi, non seulement on vit le parcours de Dumbo à travers les yeux de nouveaux personnages (humains), mais surtout, les 3/4 du film font finalement office de suite. En effet, seules les 30 premières minutes sont réellement un remake du film original. Ensuite ? Tim Burton nous fait vivre une nouvelle aventure encore plus folle, merveilleuse, touchante, captivante et héroïque. L'objectif ? Comme nous l'a récemment confié le réalisateur lors d'une interview exclusive : "Je me souvenais surtout de ce que le film d'animation dégageait. Et ne pas être trop littéral sur ce film, c'était pour moi ce qui importait. Je me souvenais de ce que j'avais ressenti en voyant Dumbo et c'était ça qui était le plus important à retenir." Spoiler : ça fonctionne parfaitement.
Là où les précédents films de Tim Burton pouvaient parfois manquer de personnalité, semblaient souvent trop formatés, Dumbo apparaît clairement comme l'une de ses oeuvres les plus personnelles. Et cela s'en ressent dans le traitement de ses personnages qui ont chacun des thématiques fortes (l'exclusion par la différence, la reconstruction, l'envie d'appartenance, des rêves trop grands et compliqués à assumer...), mais également dans sa réalisation.
En plus de réinventer avec brio certaines séquences mythiques du film d'animation (celle avec les éléphants roses est absolument incroyable), Tim Burton nous fait passer par toutes les émotions à travers d'autres trouvailles techniques et visuelles aussi bluffantes que réjouissantes. Une surprise qui n'en est pas une quand on sait qu'il a privilégié de véritables décors à d'horribles fonds verts afin de nous offrir quelque chose de vrai : "Avoir de véritables plateaux avait une réelle importance. Car ça représente un univers à grande échelle dans ce qui est une histoire intime. (...) Comme le personnage principal n'était pas réel, je voulais que tout le reste le soit afin que les acteurs puissent s'immerger le plus possible. Et c'est ce qui le rend si spécial."
Un parti pris payant. En l'espace de 2h, on récupère notre âme d'enfant et des étoiles apparaissent dans nos yeux. Le rêve devient réalité et la magie opère parfaitement.
Tim Burton nous le confiait en interview : "Tourner sans le personnage principal, c'était difficile. (...) C'est une façon perturbante de faire un film. (...) Ça en était presque inquiétant". Pourtant, si l'éléphant le plus culte du cinéma est ici le fruit de CGI et n'était donc pas présent sur les plateaux, le réalisateur a su le magnifier à l'écran.
C'est simple, ce film réalise l'exploit de faire de cet animal qui n'existe pas le personnage le plus humain de tous. Visuellement incroyable, on ne cesse d'être touché par son évolution et de vouloir l'adopter, le câliner, le consoler. Là où les premières images laissaient craindre un résultat cheap à l'écran, il n'en est rien. Dumbo est une réussite.
Vous l'aurez compris, Purebreak est totalement charmé par cette adaptation de Dumbo par Tim Burton. Evidemment, le film n'est pas sans défauts. On peut notamment regretter une première partie qui s'enchaîne beaucoup trop rapidement, ce qui nous empêche de totalement accrocher aux personnages. De même, l'histoire est très simpliste et n'apporte aucune surprise dans sa construction. Toutefois, ces défauts (qui restent embêtants) ne gâchent en rien le plaisir du visionnage. On le répète, la magie opère réellement et on ressort de la salle avec le sourire aux lèvres (et une petite larme au coin de l'oeil).