Ce mois-ci, ça fait dix ans que je suis inscrit dans une salle de sport. Et bon, okay, ça ne se voit pas forcément à mon physique (pas trop énorme, pas vraiment sec), mais c'était clairement la meilleure décision de ma vie. En même temps, quand on passe ses journées assis derrière un bureau à travailler sur un ordinateur, le concept même de bouger devient vite une question de survie. Déjà que je suis persuadé que je ne toucherai jamais ma retraite (#JeCompteSurToiLeLoto), autant ne pas arriver à 64 ans avec des genoux plus fragiles que Yoann Gourcuff ou Abou Diaby...
Cependant, si je continue d'aller à la salle de sport cinq fois par semaine et que j'y prends du plaisir (ou en tout cas, je suis devenu assez bon comédien pour m'auto-persuader que j'aime ça), il existe quand même certaines choses qui, pour être poli, me casse encore plus les pieds qu'un haltère de 10 kg mal maîtrisé.
Depuis quelques années, les salles de sport signent des partenariats avec des marques de boissons énergisantes pour booster l'organisme durant une séance. Or, pour y avoir accès en libre-service, il faut ajouter l'option sur son abonnement. Le problème ? Afin de forcer les clients à y adhérer, certaines salles (oui, j'en ai testé plusieurs), n'hésitent pas à mettre de l'eau tiède dans les robinets classiques pour nous décourager de remplir nos gourdes. Okay, on paie tous pour souffrir, mais y a quand même des limites !
Aller à la salle de sport, c'est entrer dans un monde de bruits et de sons très particuliers. Entre les différentes façons de souffler des coureurs/coureuses sur les tapis, les grognements et gémissements des personnes en plein effort, la musique insipide diffusée en boucle dans la salle... nos oreilles sont constamment mises à rude épreuve. Mais il y a un son qui m'agace plus que tout : celui des poids d'une machine qui s'entrechoquent après avoir été violemment relâchés par un mec à la fin de sa série. Sans déconner, si vous n'êtes pas capables d'assumer jusqu'au bout leur lourdeur, mettez en moins. Ne vous inquiétez pas, votre ego y survivra et notre coeur aussi. Mourir d'une crise cardiaque à cause d'un kéké en débardeur qui veut faire le malin devant les filles, ce n'est clairement pas sur ma liste.
Je n'aurais jamais cru dire ça un jour : mais je regrette la période du Covid-19. Car de cette triste crise sanitaire était née une révolution dans les salles de sport : TOUT LE MONDE nettoyait ENFIN ses machines. Et quand vous voyez des mecs sortir des toilettes sans se laver les mains, vous savez à quel point c'est important. Malheureusement, ce bon vieux temps est déjà révolu. On peut de nouveau deviner grâce à la trace de son cul sur une machine si une personne porte un caleçon ou rien du tout sous son short. On peut de nouveau sentir la moiteur de ses mains en entamant une série. On peut de nouveau s'occuper lors d'un petit run sur tapis en comptant le nombre de gouttes de transpiration laissées à l'abandon. Je suis à peu près sûr que la plupart des tueurs en série sont devenus ce qu'ils sont en craquant devant l'irrespect des gens à la salle.
C'est la phrase que tout le monde redoute. Car elle signifie "on peut alterner, toi et moi, nos séries sur la machine ?" En soi, c'est normal. Il y a tellement peu de places dans certaines salles que c'est frustrant de devoir patienter que quelqu'un termine son exercice. Le problème, c'est qu'une telle alternance gâche nos propres séries. Pourquoi ? Premièrement, certains ne prennent même pas la peine de remettre les bons poids et bons réglages après leur tour, ce qui rend fou. Deuxièmement, on se sent indirectement obligé d'aller plus vite pour ne pas faire attendre l'autre. Du coup, nos temps de récupération ne sont plus assez importants, ce qui accentue notre fatigue et diminue l'efficacité de nos répétitions (et augmente nos risques de blessures). Du coup, message aux salles de sport : METTEZ PLUS DE MACHINES ! Vous sauverez le trou de la Sécu, vous verrez !
Bon, j'ai conscience que ce point va faire débat et pourrait me valoir quelques critiques (probablement méritées), mais tant pis : je n'en peux plus des personnes qui utilisent (monopolisent) des tapis de course... pour marcher. Faites-le dehors, il y a de la place partout pour ça et c'est plus agréable. Mais laissez-nous courir. "Gneu gneu gneu, c'est pareil, tu peux courir dehors". C'est pas faux, mais l'avantage des machines, c'est qu'on peut contrôler sa vitesse et s'organiser des sessions de hiit plus facilement et à un rythme régulier. Ce point est totalement égoïste, j'en conviens, mais ça fait du bien de le dire. Sinon, quitte à marcher, ajoutez de la difficulté en jouant avec l'inclinaison ou les vitesses (ce sera même beaucoup plus efficace). On souffre déjà suffisamment des gens lents dans les couloirs du métro, la tête plongée sur leur téléphone, laissez-nous tranquille à la salle quand celle-ci est remplie. S'il vous plait ! (Désolé pour ce coup de gueule égoïste, j'ai un peu honte).
J'aime bien aller à la salle de sport (même si c'est probablement ma relation la plus toxique), mais il y a tellement de trucs horribles que je pourrais continuer cet article durant des heures. J'aurais pu parler de ceux qui utilisent deux machines à la fois comme s'ils étaient seuls (souvent les mêmes qui portent des débardeurs capables de faire pleurer Cristina Cordula). Ou bien de ceux qui se disent "comme je vais transpirer, flemme de prendre une douche AVANT ma séance" et qui traumatisent notre nez. Dans le même genre, il y a ceux qui ne changent jamais de tenues et se repèrent à des kilomètres dans la salle. Et comment ne pas parler de ceux qui oublient leurs écouteurs et nous font profiter de leurs musiques ou séries (spoiler : ce n'est jamais ceux qui ont bon goût). Ou même ceux qui ne rangent pas leur matériel après leurs séries, te forçant à le faire à leur place...
Oui, la salle est un bon endroit pour se remettre en forme, mais également perdre la tête.