Depuis ce 16 juin 2020, les personnes qui consomment de la drogue en France risquent une amende de 200 euros. Une mesure qui est en vigueur à Rennes (Ille-et-Vilaine), Reims (Marne), Créteil et Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), et qui sera bientôt étendue à Lille et à Marseille à la mi-juillet 2020 puis à toute la France métropolitaine. Au même moment, la possible légalisation de la weed en France est de nouveau abordée. Il faut dire que la France est le premier pays européen consommateur de cannabis selon le rapport de l'OEDT (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) révélé en 2019.
Dans une tribune publiée sur Le Nouvel Obs, plusieurs politiques de tous bords (François-Michel Lambert, député et coprésident de LEF, Caroline Janvier, députée LREM, Sylvia Pinel, députée PRG et Jean-Luc Bennahmias, membre du CESE), expliquent pourquoi "la légalisation du cannabis est une des solutions du monde après le Covid-19".
Ils ont ainsi donné 4 gros arguments. L'argument économique d'abord, parce que selon eux la légalisation permettrait "de faire rentrer chaque année dans les caisses de l'Etat entre 2 et 2,8 milliards d'euros et elle créerait entre 30 000 et 80 000 emplois". L'argument sécuritaire ensuite, cette mesure "permettrait de soulager les forces de police de plus de 120 000 interpellations par an pour simple usage".
L'argument sanitaire aussi, parce que "légaliser, c'est maîtriser la distribution du produit, sa composition tout en permettant de développer des vraies politiques de santé publique, de prévention et d'accompagnement à destination des usagers". Ce qui serait une "protection de la jeunesse". Et enfin, l'argument social ou sociétal car il faudrait "cesser de faire de la consommation de cannabis un problème judiciaire et un problème médical sans voir la banalisation du produit, la diversité de ses consommateurs, son ancrage dans la société et ses multiples usages".
La tribune précise qu'une enquête CANNAVID (organisée par les associations marseillaises Bus 31/32 et Plus Belle La Nuit, en partenariat avec l'Inserm - Institut national de la santé et de la recherche médicale), a été menée sur les "conséquences du confinement sur les usages, les pratiques et la santé des consommateurs réguliers de cannabis". Ce qu'elle dit ? Qu'il y a eu "une augmentation sensible de la consommation avec des motivations très largement thérapeutiques ou d'automédication liée au stress, aux insomnies, à la douleur. Pour beaucoup, le confinement est resté une douloureuse épreuve que le cannabis est parvenu à soulager".
Mais déjà, avant le confinement et avant même le coronavirus, la question de la légalisation du cannabis en France s'était posée. Alors qu'une étude en 2019 pointait du doigt le cannabis, qui serait pire que l'alcool pour les étudiants, plusieurs docteurs et politiques y voient malgré tout de nombreuses qualités et aimeraient la légaliser en France. En juin 2019, une vingtaine de députés avait fait une proposition de loi relative "à la légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation de cannabis" et une tribune de 70 médecins, élus et économistes avait aussi été postée dans l'Obs, titrant : "Pourquoi nous voulons légaliser le cannabis".
Le cannabis est déjà légal dans plusieurs pays du monde, comme l'Uruguay, le Canada ou encore en Californie aux Etats-Unis (où fumer de la weed avec une star à Los Angeles fait maintenant partie du tourisme). Le Luxembourg, Israël et la Croatie semblent aussi bien partis pour s'y mettre. Quant aux Pays-Bas, terre de la défonce, l'Etat va produire sa propre weed pour lutter contre les réseaux.
Fumer un joint n'aura donc jamais été aussi tendance, à part peut-être dans les seventies. Même Kim Kardashian a organisé une baby shower très spéciale axée sur le cannabis, pour célébrer l'arrivée de Psalm. Et les produits de beauté aussi sont de plus en plus nombreux à contenir des graines de cannabis, comme par exemple le contour des yeux Biotulin Eye Matrix Lifting, dont Jennifer Lopez raffole. Mais de là à légaliser cette drogue douce, ça reste encore à voir.