Oubliez la folie Twilight et ses séries vampiriques comme Vampire Diaries ou True Blood (actuellement diffusé sur HBO). Vous pouvez également ranger vos DVD de Walking Dead. La nouvelle mode à la télé, ce sont plutôt les serial-killers. Dans la veine de Dexter, les séries autour de tueurs en séries se multiplient selon une étude dévoilée par Hollywood Reporter.
C'est le Culture and Media Institute qui a enquêté sur ce nouveau phénomène télévisuel qui a subit un bon en 2013. Selon l'étude menée par des spécialistes, le genre a connu une augmentation de 35% à la télévision en 2013 portant à 20 le nombre de séries mettant en scènes des serial-killers. Parmi ces séries sanglantes, il y a bien sûr l'une des premières du genre, Dexter (dont la dernière saison vient d'être lancée sur Showtime) et Esprits Criminels. Mais la saison 2012/2013 a été un très grand cru pour le genre avec Bates Motel, Cult, Ripper Street et bien évidemment The Following et Hannibal.
Pourquoi une telle recrudescence de serial-killers à la télévision ? Tout simplement car c'est comme cela que fonctionne le business explique Dan Gainor, auteur de l'étude. Il indique : "La télévision fait beaucoup de copie. Ce qui fonctionne sur le câble passe ensuite sur les networks. Tout le monde veut capture le public qu'a Dexter". Et ça fonctionne. The Following fut l'une des nouveautés les plus suivies de la saison avec 7,9 millions de téléspectateurs par épisode en moyenne.
Si certaines séries comme Esprits Criminels ou The Mentalist continuent de donner une image négative des tueurs, certaines autres séries les glorifient. Comment ne pas ressentir de l'empathie devant le Dexter de Michael C. Hall ou face au terrifiant Joe Carroll dans The Following ? C'est ça l'un des points délicats du genre : trouver un juste milieu entre la violence que la série dépeint et le sentiment qu'elle renvoie.
Parler de serial-killers voire même les glorifier n'est d'ailleurs pas sans risque. Avec l'influence des séries sur la société, certains tueurs n'hésitent pas à avouer s'être inspirés de leurs "héros" pour commettre des crimes. Ce fut par exemple le cas avec Dexter en 2012 quand une femme a expliqué que c'est le serial-killer qui lui avait inspiré sa manière d'assassiner et de mutiler une femme. Même si les séries centré sur les serial-killers ne sont pas les seules à inspirer des tueurs (ce fut aussi le cas pour Breaking Bad récemment ou lors des attentats de Boston), elles sont tout de même plus "à risque" que les autres.
Cette étude pointe également la responsabilité des chaînes diffusant de tels programmes. Si les dirigeants déclarent "refléter la violence de la société mais ne pas l'encourager", prendront-ils leurs responsabilités quand un crime de grande ampleur sera commis ? Pas vraiment selon son auteur qui offre un intéressant parallèle avec l'acceptation des homosexuels dans la communauté américaine.
Comme le rappelle Hollywood Reporter, 27% des téléspectateurs ont indiqué lors d'une autre étude que des séries telles que Modern Family ou Glee les avaient rendus plus ouverts au mariage pour tous. Si de telles séries encouragent les téléspectateurs à aller dans le même sens que leurs héros, feront-ils la même chose pour les séries plus violente ?
Bien évidemment, ces propos sont à nuancer. A ce jour, peu de cas de meurtre liés à des séries ont été recensés. Les séries télé traitant de serial-killers remplissent parfaitement la tache d'une fiction : nous emmener dans un monde auquel nous n'aurions jamais pensé. Malgré la fin de Dexter cette année, le tueur de Miami peut partir tranquille puisque la relève est assurée. The Following, Hannibal ou encore Bates Motel bénéficieront de saison 2 en 2014. La mode des tueurs en séries est loin de s'essoufflée.