Dans Halo 5 : Guardians, les frontières entre le bien et le mal sont troubles. Si Covenants et Forerunners sont toujours aussi pourris jusqu'à l'os, ce cinquième volet veut nous faire croire que notre bon vieux Master Chief l'est tout autant. Comment ? En le faisant passer pour un renégat au service d'une IA déserteuse... Cortana. Et oui, malgré les événements d'Halo 4, celle-ci est toujours en vie et a besoin de l'aide de la Blue Team pour réaliser une mission dont on ne vous spoilera pas la teneur. Ce que l'on peut dire, c'est que l'UNSC, déçu de voir son meilleur élément se fasse la malle, a envoyé Spartan Locke et sa team l'appréhender et le ramener à la base.
Contrairement à Halo 4 qui possédait une véritable mise en scène, Halo 5 : Guardians se contente d'enchaîner les séquences d'action sans véritablement développer la mythologie de la saga. Alors certes, tout au long de l'aventure, le joueur peut partir à la recherche des quelques enregistrements audio dissimulés pour enrichir ses connaissances. Le déroulé de l'histoire reste malgré tout prévisible, y compris son final que certains verront très certainement arriver à des kilomètres. En fait, cette nouvelle itération prend surtout des allures d'épisode de transition, en vue d'un 6ème volet qui se chargera de conclure la seconde trilogie débutée par 343 Industries.
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Côté progression, les joueurs incarnent à tour de rôle Master Chief et Spartan Locke, chacun accompagné de leurs coéquipiers. Deux guerriers qui partagent la même jouabilité et les mêmes compétences, y compris les nouvelles comme le coup de poing aérien (parfait pour anéantir un groupe d'ennemis), la visée tactique ou la capacité de se hisser aux corniches. Pour le reste, on navigue en terrain connu. L'objectif est d'exterminer tout ce qui bouge au sein d'environnements extraterrestres au level-design réussi, et propice à la couverture et aux échanges de tirs nerveux.
Pour cela, un arsenal varié, récupéré sur les adversaires préalablement dézingués ou aux différentes stations d'armement installées dans les bases ennemies, est mis à disposition. A de rares occasions, des véhicules et autres vaisseaux peuvent aussi être pilotés pour traverser le champ de bataille. Mais ce n'est jamais avec une grande difficulté que l'on avance. Le game over est en effet assez rare puisque qu'un de vos coéquipiers - à qui il est possible de donner des ordres - n'est souvent pas loin pour vous réanimer, même quand la situation semble désespérée.
Les différents ennemis ne sont également pas très futés, à défaut d'être armés jusqu'aux dents. Ce ne sont pas non plus les quelques "simili-boss" éparpillés ci et là qui viennent apporter du challenge, à cette aventure dont la durée de vie avoisine les 10 heures. Il advient donc de débuter le jeu directement en mode de difficulté élevé pour ne pas avoir la sensation de rusher le jeu les doigts dans le nez. Ce solo, tendu et équilibré, délivre néanmoins plusieurs séquences sympathiques. En clair, on ne se sent pas en danger, mais on ne s'ennuie pas pour autant !
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Du côté du multi, le nouveau mode Zone de Combat ne manque tout d'abord pas d'attrait. Dans celui-ci, deux équipes de 12 joueurs s'affrontent sur une map gigantesque avec pour objectif de capturer différentes zones ennemies. Jusque-là rien de bien dépaysant. Ce mode introduit néanmoins un système de cartes (baptisées Réquisitions) qui permet de s'équiper temporairement d'armes uniques, de faire apparaître des véhicules ou de bénéficier de bonus divers (boost d'armure, de vitesse, d'XP...). Et comme ces cartes se récupèrent aléatoirement (en achetant des packs), les partie ne ressemblent jamais. Pas de panique, ce cinquième épisode propose aussi des modes plus traditionnels (Deathmatch, capture de drapeau..), mais malheureusement seulement jouables sur des cartes plus petites et donc pouvant abriter moins de joueurs. Mais dans l'ensemble, le multi d'Halo 5 est solide et hautement compétitif !
Quid de la partie technique ? 343 Industries n'a pas chômé, que ce soit dans la modélisation dépaysante et détaillée des environnements, que dans l'animation des personnages - parmi lesquels se cachent des têtes connues à l'image de Nathan Fillion (Castle) qui incarne le soldat Buck - ou encore dans les effets lumineux. Pour faire court, Halo 5 délivre une expérience visuelle aussi colorée qu'explosive. Quant à la bande-son, riche en thèmes épiques, celle-ci accompagne avec brio ce nouveau voyage sur les terres des Covenants et des Forerunners.
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L'avis de la rédac' : Avec Halo 5, notre coeur balance. D'un côté, la campagne solo, bien que riche en séquences explosives, souffre d'une écriture un peu légère et d'un manque de challenge. Mais de l'autre, le mode multi ouvre tellement de possibilités compétitives (grâce notamment aux nouvelles Zones de combat) qu'il serait bête de passer à côté des dernières aventures du Master Chief et du Spartan Locke sur Xbox One.