Avec l'avènement d'Instagram (qui compte aujourd'hui plus de 100 millions d'utilisateurs), un mal étrange a frappé les technophiles : le syndrome de la photographie de plats. De plus en plus de personnes ne peuvent s'empêcher, à la vue de leur assiette, de l'immortaliser à l'aide de leur smartphone et de partager ensuite le cliché sur les réseaux sociaux. Outre être paraît-il synonyme de troubles psychologiques, cette pratique dérange de plus en plus de monde, et notamment des chefs étoilés.
C'est le cas de Gilles Goujon, chef trois étoiles qui a expliqué perdre un peu sa"propriété intellectuelle" dès qu'une personne prend une photo de ses plats et la partage sur la Toile. "Si les gens le prennent en photo coupé et l'envoient sur les réseaux sociaux, ça enlève la surprise", confie-t-il, prenant pour exemple l'un de ses plats fétiches, l'oeuf de poule "pourri" de truffes. Il remet aussi en question la qualité des clichés qui souvent "ne donne pas la meilleure image" de son travail.
Un avis que partage Alexandre Gauthier, un chef du Pas-de-Calais. Ce dernier a d'ailleurs été tellement agaçé par cette mauvaise habitude qu'il a décidé d'afficher une interdiction dans ses menus. "Les photos ne sont pas interdites, mais je veux créer l'interrogation", raconte-t-il. Il mesure néanmoins ses propos en avouant que cette pratique a aussi des bons côtés - en termes de publicité notamment - tant que ça ne se fait pas au détriment du goût. "On tweete, on 'like', on commente, on répond. Et le plat est froid".
On ne joue pas avec la nourriture. Et on la photographie encore moins.
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