Je dois avouer que j'ai toujours été extrêmement paresseux quand il s'agit de prendre le train en marche concernant les gros buzz du moment du côté des séries. Ça m'était déjà arrivé avec Game of Thrones, pour laquelle j'avais attendu la saison 3 pour la commencer avant d'en devenir, il est vrai, totalement accro, et ça m'est de nouveau arrivé avec La Casa de Papel qui, du haut de ses trois saisons ou cinq parties, n'a pas cessé de monopoliser les discussions et d'être au centre de tous les articles dans la presse ces dernières années.
A ce jour, je n'ai donc encore jamais pu me plonger dans la création d'Álex Pina. Cela n'a rien à voir avec un quelconque jugement de valeur de ma part sur celle-ci, c'est simplement quelque chose qui tient plus de l'ordre de sa surmédiatisation à outrance, et de la surproduction sérielle à l'excès. De plus en plus, il devient en effet difficile de savoir si l'on regarde une série par plaisir ou par obligation au regard du buzz qui l'entoure. Aussi, par manque de temps évident et par un petit manque d'intérêt, je n'ai donc vu aucun épisode.
Néanmoins, en tant qu'adepte des talents télévisuels et cinématographiques de l'industrie sud-coréenne, l'arrivée de son remake maison m'a donné l'excuse parfaite pour me plonger enfin dans l'univers de la série originale. Mais, après y être entré avec beaucoup d'attentes et d'enthousiasme, j'ai fini par abandonner le navire après ses premiers épisodes, réalisant qu'après tout - et quelle que soit la nationalité -, la série Netflix n'a visiblement jamais été faite pour moi.
Je ne peux pourtant pas nier que l'introduction de Money Heist : Korea m'a happé et donné envie de découvrir la suite de cette production signée Kim Hong-sun. Celle-ci étant bien aidée par son concept qui nous amène trois ans dans le futur à travers une histoire dans laquelle les deux Corées sont en train de se réunifier et de partager un système économique. Immédiatement, cela donne lieu à un scénario socio-politique presque dystopique passionnant, qui apporte à cette occasion une véritable touche d'originalité à ce remake.
Une nouveauté inattendue mais également... source de frustration. La première douche froide ne tarde pas à arriver quand vient le temps d'admettre que cette prometteuse approche a en réalité toujours été vue comme anecdotique. Finalement reléguée au second plan, on n'assiste qu'à de rares occasions à la mise en scène de quelques moments dramatiques sans véritables importances ou enjeux dans l'histoire. L'impression de se faire avoir est bien présente.
Seule satisfaction notable : le reste de la série arrive malgré tout à apporter un équilibre satisfaisant, grâce notamment à la force de la narration - bien guidée par une excellente voix off, et à son principal atout : son incroyable casting. Oui, s'il y a bien une chose qui apporte un semblant d'intérêt à ce projet, c'est la liste des talents qui ont rejoint ce casting. La Casa de Papel : Corée réussit l'exploit de faire cohabiter de nombreuses stars nationales, que ce soit Kim Ji-hoon, Yunjin Kim, Ji-Hoon Kim ou Won-jong Lee, mais également Park Hae-soo de Squid Game, Yoo Ji-Tae d'Old Boy ou encore une Jeon Jong-seo toujours aussi éblouissante après nous avoir déjà charmé dans Burning ou Mona Lisa and the Blood Moon.
Malheureusement, là encore, le charme de ce casting et ses artifices s'estompent rapidement dès que le récit ralentit et s'éloigne du point de vue des cambrioleurs. Dès lors, les promesses initiales se dissipent, ce qui ouvre la porte à des idées classiques et clichées de ce que l'on peut voir en Europe ou aux USA, mais qui cohabitent difficilement avec la dramaturgie sud-coréenne qui perd progressivement cette ambiance qui imprègne habituellement le thriller asiatique.
En fin de compte, et alors même que je ne connaissais pas grand chose de la série initiale, les espoirs que j'avais placés en ce remake vis-à-vis de ma fantastique expérience passée - à quelques exceptions près, avec les créations coréennes, étaient peut-être trop élevés, ce qui a fatalement entraîné une telle déception qui m'a poussé à arrêter le visionnage. Tandis que les sorties sérielles hebdomadaires ne s'arrêtent pas et que le monde du streaming ne cesse de grandir, 12 épisodes de plus d'une heure ici, c'est un prix bien trop élevé à payer pour un résultat aussi fade que ça.
Cet article a été écrit en collaboration avec espinof, nos collèges espagnols.