Peu aimable, grande gueule, insolente, cassante, cruelle, toujours en train de râler, Aurore, 13 ans est en plein dans l'âge ingrat. Personne ne la supporte, ni ses parents, ni son frère et sa soeur, ni ses profs, ni même sa meilleure amie. Et si elle va à l'école, c'est parce qu'elle est obligée. Elle se retrouve à chanter dans un groupe de rock mais déteste le faire devant les gens. Bref, Aurore est la pré-ado typique avec ses complexes et ses désillusions. Mais ce sale caractère finit par être attachant d'autant plus que la jeune fille a la punchline facile.
Emilie Deleuze met en images avec réussite le roman Le Journal d'Aurore de Marie Desplechin. Au côté de la jeune Léna Magnien, on retrouve Alex Lutz, impeccable en prof de français comme on aurait tous aimé en avoir eu un, et Catherine Hiegel géniale en grand-mère délurée.
PureBreak a eu l'occasion de rencontrer Léna Magnien dont c'est ici la première expérience au cinéma.
Connaissais-tu le livre avant d'être associée à son adaptation ?
Léna Magnien : Non je n'avais pas lu Le Journal d'Aurore. Mais certains de mes amis le connaissaient. J'avais lu d'autres livres de Marie Desplechin comme Verte.
Comment t'es-tu retrouvée à être sélectionnée pour le film ?
C'était une coïncidence plutôt sympa. Je veux être actrice depuis que je suis petite. Je m'étais inscris sur des sites de casting sans jamais avoir eu de retours. Pile au moment où je me commençais à me décourager, on m'a repéré dans la rue. Je sortais du collège et une fille m'a rattrapé pour me proposer un casting le lendemain. J'y suis allée et cela a marché.
Qu'est ce qui t'a le plus surpris sur le tournage par rapport à ce que tu pouvais imaginer sur les coulisses d'un film ?
Mon père travaille dans le cinéma. J'étais déjà allée sur des plateaux mais jamais pour des longs métrages. Ce qui m'a impressionné, c'est l'organisation qu'il y a. Au départ, j'avais vraiment la pression. Mais tout le monde a été tellement sympa, que tout s'est fait naturellement.
Te reconnais-tu dans le personnage d'Aurore ?
Dans certaines scènes avec des amis, oui. Avec les parents, pas tellement. La situation d'Aurore est plutôt extrême. Je m'entends bien avec mes parents. Mais on a tous un peu d'Aurore en nous.
Qu'est ce qui t'a plu chez elle ? Son franc parler ?
Oui je l'admire pour ça. Elle n'a rien à perdre. Elle se permet de tout dire. C'est assez génial.
Qu'est ce qui a été le plus difficile pour toi dans ce rôle ?
Le plus difficile a été de trouver le bon ton. Comme je ne suis pas comme elle, il fallait que j'ai l'air naturel. Au départ, je surjouais. Mais avec l'aide d'Emilie (Deleuze la réalisatrice), j'ai fini par trouver comment être ce personnage et mieux le comprendre.
Tu disais que tu rêvais d'être actrice plus jeune. Avec qui rêvais-tu de jouer ? Et dans quel genre de films ?
J'aime beaucoup Edward Norton. En France, il y a tellement de bons acteurs et de bonnes actrices. Je ne m'imaginais pas jouer au côté d'acteurs connus. Mais j'adorais Bagdad Café, A Bout De Souffle...
Ce sont des choix surprenants pour une fille de ton âge. Cela se sent que ton père est fan de cinéma...
Oui. Mon père est chef op. Mon frère aussi veut se lancer dans le cinéma. On travaille sur nos cultures cinématographiques. Mes parents m'ont montré les bases. J'ai aussi beaucoup aimé Qui veut la peau de Roger Rabbit?. J'adore que l'on puisse voir ce que donnerait la vie si les cartoons étaient vivants. L'année dernière, j'ai beaucoup aimé Nerve et Patients, le film de Grand Corps Malade que j'ai vu en avant-première.
Tu chantes dans le film. Est-ce une expérience qui t'a plu ?
Pour le film, j'ai suivi des cours de chant avec une coach super sympa avant et pendant le tournage. Au final, ils ont mixé ma voix avec celle d'une autre fille pour certaines séquences. Mais je préfère vraiment être actrice que chanter.
Cela a-t-il été bizarre de retourner au lycée après le tournage ?
On a tourné pendant les vacances scolaires il y a deux ans. J'étais entre la 4e et la 3e. Quand je suis entrée en 3e, cela m'a manqué. J'ai repris un rythme scolaire et cela m'a paru super ennuyeux par rapport au quotidien sur un tournage. Mais on s'y réhabitue.
As-tu eu des profs aussi cools qu'Alex Lutz dans le film ?
Oui. J'en ai eu. J'en ai toujours. Après, je n'ai pas le genre de relation qu'Aurore a avec son prof. Je n'ai pas ses problèmes. Je ne m'en invente pas non plus comme elle. C'est la relation du prof avec la classe que j'ai connu. Mais aussi cool qu'Alex Lutz, je ne sais pas. Aussi passionnant, oui. J'ai eu des profs qui m'ont marqué.
As-tu d'autres projets de films ?
Pour l'instant non. Mais j'espère que cela viendra. Faudra que je les fasse valider par Emilie Deleuze avant. Elle m'a forcé à lui dire ce que l'on me proposait, avec qui c'était, de quoi cela parlait. J'espère aussi pouvoir tourner avec Emilie un jour.
Jamais Contente est au cinéma depuis le 11 janvier.